Le personnel de Parker Hannifin à Carouge (GE) entame des mesures de lutte pour sauver les emplois

Quatre-vingts travailleuses et travailleurs de Parker Hannifin Manufacturing Switzerland SA à Carouge (GE) se sont rassemblés cet après-midi lors d’une assemblée générale du personnel tenue au sein de l’entreprise. Lors de cette assemblée, le personnel a pris connaissance avec consternation du refus de la direction d’entrer en matière sur le contre-projet élaboré par la Commission d’entreprise dans le cadre de la consultation prévue après l’annonce de la suppression d’environ 80 emplois.

Pour rappel, à la mi-mai, la direction de Parker Hannifin avait annoncé son plan de restructuration, prévoyant la délocalisation de la production en Italie et en République tchèque ainsi que le licenciement de 59 salariés et d’une vingtaine de travailleurs temporaires à Carouge. Depuis, le personnel s’est mobilisé, déterminé à maintenir les emplois à Genève, et a transmis la semaine dernière à la direction son contre-projet, accompagné par une manifestation réunissant l’ensemble des travailleurs.

 

Le contre-projet, élaboré avec le soutien de nombreux experts externes, prévoit de garder les compétences du personnel dans le canton en relocalisant la production sur un site moins onéreux. En effet, les économies prévues par la délocalisation dans des pays à plus faible coût salarial s’élèvent à environ 3 millions de francs; une somme que l’on peut aisément trouver en modernisant les processus de production, tout en créant une entreprise soutenable d’un point de vue écologique. 

 

Le personnel s’est dit choqué qu’un groupe international, dont le chiffre d’affaires dépasse les 13 milliards de $ et qui a réalisé un bénéfice net, en 2013, de près d’un milliard de $, privilégie la maximisation à court terme du profit pour ses actionnaires au détriment des intérêts des salariés et de la place industrielle genevoise. Toutes les expériences le démontrent: les délocalisations qui ne cherchent qu’à profiter d’une baisse des coûts salariaux se heurtent tôt ou tard aux problèmes de qualification de la main-d’œuvre, d’infrastructure et de productivité. Raison pour laquelle un bon nombre rapatrient leur production après quelques années; une faible consolation pour les personnes ayant été au chômage en attendant!

 

C’est pourquoi le personnel a décidé à une très large majorité de se battre pour sauver l’emploi à Carouge en entamant une première série de mesures de lutte. Un débrayage sera organisé demain jeudi 26 juin à 10h dans l’entreprise, et une résolution sera amenée via une manifestation au Grand Conseil. Cette dernière demande l’intervention du Conseil d’Etat pour que la direction prenne au sérieux le projet de sauvegarde de l’emploi. 

 

Les mesures de lutte de demain:

à 10h au débrayage dans l’enceinte de l’entreprise (Ch. du Faubourg-de-Cruseilles 16, Carouge)

à 13h30 à la manifestation devant le Grand Conseil.

 

Pour tout renseignement complémentaire:

  • Lamine  Bouchakhchoukha, président de la Commission d’entreprise
  • Alessandro Pelizzari, secrétaire régional Unia