Une délégation d’Unia Genève part soutenir les réfugiés sur la route des Balkans

Face au drame des réfugiés arrivant du Moyent Orient, des syndicalistes – militants et professionnels – d’Unia Genève ont décidé de passer à l’action. Alors que les Etats européens sont pour la plupart incapables d'y répondre autrement qu'en construisant toujours plus de murs pour bloquer les voies d'accès, ils partent pendant 10 jours prêter main forte dans un camp de transition à la frontière serbo-croate. Au-delà de l’action concrète qui consiste à aider sur place une ONG en charge de l’accueil des réfugiés, cette action se veut aussi un acte de solidarité syndicale internationale face au discours haineux sur le « chaos de l'asile », qui occupe depuis des mois les débats publics en vue des votations du 28 février sur l’initiative dite « d’application ».

Les photos de réfugiés noyés dans la Méditerranée, morts sous la Manche ou dans les griffes des passeurs, des migrants gazés par les forces de police aux frontières de l'Europe de l'Est, bloqués dans des campements grecs ou à la gare de Budapest ont fait le tour du monde et ont provoqué une vague d'indignation sans précédent. Celles·et ceux qui ont survécu à la misère et à la terreur des guerres civiles et des attaques barbares au Moyen Orient, qui trouvent leur origine dans les régimes autoritaires et les mouvements fondamentalistes ainsi que dans les interventions militaires de l'Occident, jettent aujourd’hui un défi à une Europe dont les Etats sont pour la plupart incapables d'y répondre autrement qu'en construisant toujours plus de murs ou de barrières administratives pour bloquer les voies d'accès.

Une dizaine de syndicalistes d’Unia Genève, militants et professionnels, ont décidé qu’il était temps de passer de l'indignation à l'action. Pendant 10 jours ils participeront à l’accueil des réfugiés qui migrent au long de la route des Balkans dans un camp de transition à Sid, à la frontière serbo-croate. Les habitants de cette région, confrontés à un afflux massif de réfugiés, nécessitent en effet un soutien pour mettre en place un dispositif d'accueil, de protection et de répartition vers les autres pays européens. Unia Genève collabore à cet égard avec l’ONG « SOS Remar », active dans plusieurs pays à la frontière externe de l’Union européenne*.

Au-delà de l’aide concrète sur place, ce voyage humanitaire se veut aussi une réponse face au discours haineux sur le « chaos de l'asile », qui devenu un des thèmes principaux dans les débats publics en Suisse. Face à la campagne en vue de la votation du 28 février sur l’initiative dite « d’application » qui fait volontairement l’amalgame entre réfugiés et criminels, face à la banalisation du discours et des actes racistes et fascistes dans plusieurs pays d'Europe, notamment les attaques violentes contre des centres d'accueil de requérants d'asile, les syndicalistes veulent faire vivre la solidarité syndicale internationale, tout comme l’ont fait ces derniers mois les dizaines de milliers de personnes, en grande partie des salariés locaux d’Europe entière, qui ont recueilli des quantités d’aide sur les lieux de travail, et sont allé à la rescousse des réfugiés en Grèce, en Hongrie ou en Serbie.

* http://remar.ch/home-3/remar-s-o-s-fluechtlingshilfe/#

Pour plus d'informations:

Garance Mugny, secrétaire syndicale, 079 306 23 78

Nuno Dias, secrétaire syndical, 079 642 22 87