Guerre contre le recours abusif au travail temporaire : Unia ferme un chantier, l’entreprise accepte de négocier

Ce matin à 7h, Unia a bloqué un chantier où travaillaient 6 employés fixes et 12 employés intérimaires, soit un ratio de 66% de temporaires. Contactée lors de l’action, l’entreprise a accepté d’ouvrir des discussions avec Unia et d’inviter la SSE à négocier une solution conventionnelle avec les syndicats.

Voilà quelques mois déjà que le syndicat Unia a déclaré la guerre à l’explosion du travail temporaire sur les chantiers genevois. Par un recours toujours plus massif à cette main d’œuvre « kleenex », les employeurs précarisent les travailleurs de la construction. La cible d’aujourd’hui était un chantier de l’entreprise Marti Construction SA, laquelle s’était pourtant déjà engagée à limiter son recours au travail temporaire.

Un accord « historique »

En effet, en juillet 2016, Marti Construction s’engageait auprès d’Unia à internaliser bon nombre de ses employés intérimaires, dans l’idée de réduire durablement son recours à ce type de main d’œuvre. Or lors de nos tournées d’inspection ce début d’année, nous avons été surpris de découvrir ce chantier où Marti Construction faisait travailler 66% de temporaires.

Les pratiques de la SSE

Après l’entreprise D’Orlando, épinglée le 14 décembre dernier et qui s’était engagée à favoriser des négociations conventionnelles pour limiter le recours au travail temporaire, c’est donc à nouveau une des entreprises phares de la SSE (Société suisse des entreprises), Marti Construction SA, qui est concernée. Rappelons que les intérimaires sont dans les faits des travailleurs sur appel, perdant généralement tous les droits durement acquis par leur ancienneté et leur qualification, et qui de par leur parcours fragmenté se voient le plus souvent exclus des mesures de protections de la branche (retraite anticipée, augmentations salariales, primes et autres avantages sociaux de l’entreprise ou du secteur). Pas étonnant que la SSE refuse encore et toujours de négocier leur limitation sur les chantiers genevois.

Marti s’engage à « calmer le jeu »

Suite à l’action de ce jour, Marti s’est engagé à rouvrir des discussions avec Unia concernant l’internalisation des temporaires. Par ailleurs, Marti s’est également engagé à demander à la SSE l’ouverture de négociations conventionnelles pour régler définitivement cette problématique. Unia salue la démarche de l’entreprise Marti mais l’annonce d’ores et déjà : sans ouverture de réelles négociations, les actions de blocages de chantiers se poursuivront et s’intensifieront.

Unia Région Genève, pour plus d'informations:

José Sebastiao, Secrétaire coresponsable du secteur de la construction, 079 717 11 98

Yves Mugny, Secrétaire responsable du bâtiment, 079 293 11 61