« Expertises médicale » L’affaire Corela, point de l'iceberg?

Après avoir dénoncé à plusieurs reprises les agissements des assureurs et des médecins-conseils qui leur sont liés, le syndicat Unia avait initié une réflexion pour un projet de loi permettant une expertise médicale véritablement indépendante. Soit la vraie solution aux dérives du système actuel, dont « l’affaire Corela » ne fait hélas que révéler les travers bien connus d’Unia et des travailleurs lésés.

En effet, "l’affaire Corela », si elle choque par le caractère illégal et la durée du temps judiciaire, ne doit pas occulter la nécessité de créer un contre-pouvoir aux décisions des médecins-conseils. Pour rappel, le 9 février 2016, le syndicat Unia (région de Genève) s’associait à des partis de gauche et révélait les contours d’une proposition législative afin de résoudre la problématique du pouvoir actuellement hors de contrôle des médecins-conseils des assurances.

De quoi parle-t-on ?

Lorsqu’une personne est malade, son employeur ou l’assurance perte de gain qui paie les indemnités en cas de maladie a le droit d’imposer un contre-avis médical. Intervient alors un médecin-conseil qui généralement convoque le salarié malade afin de lui faire passer un examen. Or, depuis longtemps Unia n’a cessé de dénoncer la collusion et le manque d’impartialité médicale de ces prétendus experts. En effet, ils sont directement payés par les assurances qui ont un intérêt financier direct à ce qu’un malade soit déclaré « apte au travail ». La clinique Corela était bien connue du syndicat Unia. C’est souvent vers elle que l’assurance SWICA, assureur de grandes entreprises dont la MIGROS, envoyait les salariés malades. Mais ce n’est hélas pas la seule à avoir des pratiques douteuses, il existe en effet des dizaines de médecins-conseils qui ne pratiquent pas dans des cliniques et sont tout aussi contestables.

Parmi les nombreux cas traités, il arrive même que des médecins-conseils rendent des décisions d’aptitude au travail sans que le patient ait eu le droit à la moindre consultation ! Or, devant la durée des procédures judiciaires, leurs coûts et surtout étant donné que durant tout cette période les indemnités ne seront pas versées au travailleur malade, celui-ci dans l’écrasante majorité des cas renoncera à s’opposer à ces décisions injustes ou arbitraires. Avec des conséquences catastrophiques pour la santé du salarié concerné, notamment s’il reprend trop tôt le travail ou dans un état qui ne le lui permet pas.

Un système qui doit être changé

Au-delà de « l’affaire Corela », c’est donc bien tout un système qui doit être changé et assaini. C’est pourquoi Unia soutient l’idée d’un centre d’expertise médical tel que proposé dans le projet de loi en cours d’étude au Grand Conseil, le PL 11835. Il s’agit là d’une solution pragmatique et raisonnable qui semble être le seul chemin politiquement praticable pour une expertise médicale réellement neutre et indépendante, tant des assurances que des patients. Unia invite les députés à soutenir ce projet de loi et à régler enfin une situation qui a généré déjà bien trop d’injustices pour les salariés ici à Genève.

Unia Région Genève, pour plus d'informations :

Yves Mugny, 079 293 11 61