Des employés dénoncent les conditions de travail pratiquées par l’hôtel Mandarin Oriental

Le syndicat Unia organisait un tractage d’information à la population ce matin devant l’hôtel Mandarin Oriental à Genève. Par son action, il entendait dénoncer l’attitude de la direction de l’hôtel qui se refuse à fixer une rencontre avec le syndicat, dans un délai convenable, afin d’évoquer les problèmes de respect de la Convention collective nationale de travail de l’hôtellerie-restauration et de la Loi sur le travail qui lui ont été rapportés.

Des témoignages déplorant de mauvaises conditions de travail

Depuis maintenant plusieurs mois, le syndicat Unia a en effet reçu diverses plaintes de la part de collaborateurs de l’établissement qui dénonçaient de mauvaises conditions de travail. Plusieurs parmi eux sont syndiqués et ont décidé de réagir pour défendre leurs droits avec le syndicat Unia.

Les problèmes évoqués par les employés concernent tous les secteurs d’activité à l’hôtel:

·         Le temps de travail contractuel serait dépassé régulièrement, entraînant de nombreuses heures supplémentaires ni enregistrées ni payées;

·         L'enregistrement du temps de travail ne reflèterait pas la réalité des heures travaillées;

·         Les  deux jours de repos hebdomadaires ne seraient pas toujours respectés, de même que le temps de pause;

·         Les employés ressentent une surcharge de travail et relèvent un sous-effectif chronique engendrant de la pression;

·         La vidéosurveillance de collaborateurs serait omniprésente. 

Le syndicat Unia a dès lors organisé plusieurs actions de distribution d’informations syndicales devant l’hôtel entre les mois de janvier et avril, afin d’appeler à une assemblée générale du personnel le 21 mars 2018. Les collaborateurs présents à l’assemblée générale ont confirmé les témoignages que le syndicat avait déjà reçus auparavant. 

Un problème insuffisamment pris au sérieux par la direction de l’hôtel

Suite à cette réunion, une résolution syndicale a donc été adressée à l’entreprise le 22 mars avec une invitation à une rencontre entre les parties. En l’absence de réponse, un rappel a dû être envoyé par le syndicat le 27 avril. Ce n’est finalement qu’à cette date que l’hôtel Mandarin a répondu, proposant une rencontre pour le 8 juin, soit plus de 2 mois et demi après la première intervention du syndicat. Compte tenu des répercussions sur la santé dénoncées par les employés qui se sont confiés au syndicat, Unia estime que l’employeur ne prend pas suffisamment au sérieux les problèmes qui lui ont été révélés. Une ultime proposition de rencontre la semaine du 15 mai a été effectuée par le syndicat, laquelle a été balayée, l’employeur indiquant refuser de se voir poser un «ultimatum».

Licenciement d’un membre du syndicat Unia sur fond de mobilisation

En outre, deux jours à peine avant la tenue de l’assemblée générale, un des militants du syndicat a été licencié sous un prétexte douteux, laissant planer le soupçon que ce licenciement a été prononcé pour des motifs antisyndicaux, de manière à décourager les autres collègues de poursuivre leurs revendications. Cet incident coïncide en effet parfaitement avec le démarrage d’un mouvement de protestation du personnel de l’hôtel. Les syndicats dénoncent depuis des années le caractère inadmissible de tels licenciements, qui sont contraires à la Constitution. Une demande en justice sera rapidement déposée afin d’obtenir réparation pour le travailleur licencié.

Unia Genève

Contact:

Artur Bienko, secrétaire syndical artur.bienko[at]unia.ch tél. 079 652 99 37