Le personnel de la MRPS dément M. Poggia

Il y a quelques semaines, le Conseiller d’Etat déclarait publiquement que les EMS genevois avaient bien assez de personnel. Ce jeudi 7 juin, les employés de la Maison de retraite du Petit-Saconnex ont dénoncé leur ras-le-bol du manque d’effectifs et de reconnaissance. Ils étaient une quarantaine rassemblés devant l’EMS, tandis qu’une pétition du personnel a recueilli plus de 140 signatures.

Genève couvre actuellement 86% des soins requis en EMS. C’est bien assez, selon le magistrat. Pas du tout !, rétorque le personnel de la MRPS. Les employés travaillent en flux tendu et dénoncent des cadences infernales. Cela impacte leurs conditions de travail, mais aussi la prise en charge des résidents. « Nous sommes stressées, fatiguées, nous devons toujours faire vite. Nos résidents méritent mieux », dénonce Alice*.

Pour rappel, en 2007 les Genevois acceptaient l’IN 125 « Pour une meilleure prise en charge des personnes âgées en EMS », initiative qui réclamait la totalité du personnel nécessaire, notamment le 100% du personnel soignant selon l’outil PLAISIR. « Cela fait plus de dix ans que la volonté populaire est bafouée ! Il manque encore 14% de personnel. Nous en faisons les frais, et nos résidents aussi. Que l’Etat prenne enfin ses responsabilités ! », s’indigne François*, employé de la MRPS depuis plus de 25 ans.

A cette surcharge de travail, s’ajoute un manque de reconnaissance pour le personnel hôtelier. Alors que la classe 4 a presque disparu dans le secteur public et parapublic (notamment aux HUG), elle reste très présente dans les EMS. Pourtant, les tâches des employées, en majorité des femmes, n’ont cessé d’augmenter au cours des années. Loin de se cantonner aux travaux de ménage, les femmes de chambre sont des personnes référentes pour les résidents, elles servent leur petit déjeuner et accomplissent un rôle social essentiel dans l’EMS. Marisa* peut en témoigner : « J’aime mon métier, mais il est pénible et cela fait des années que l’on attend une reconnaissance. »  La maison de Vessy, autre EMS de droit public du Canton avec la MRPS, a récemment supprimé la classe 4. « A quand notre tour ? », s’interroge-t-elle.

La pétition, qui réclame une augmentation des effectifs et la suppression de la classe 4, sera remise à M. Poggia dans les prochains jours. La campagne ne fait que commencer et le syndicat Unia prévoit des actions à venir dans d’autres EMS du Canton.

* Les prénoms ont été modifiés afin de préserver l’anonymat des employés.


Renseignements:

Giulia Willig, secrétaire syndicale, 079.139.87.32