DPD : plus de respect pour le personnel, négociations maintenant !

Ce matin, le personnel de la société ENESA Sàrl, sous-traitant genevois de la multinationale d’origine française DPD, a dénoncé les conditions dans lesquelles il a travaillé au cours de la dernière année et même plus. Ces travailleurs, en charge de la livraison de marchandises, dénoncent une violation répétée de la législation sociale et du travail et l’attitude opaque de la multinationale. Le refus de DPD de collaborer et le licenciement d’un des livreurs ont été la goutte qui a fait déborder le vase.

La concurrence est féroce dans le monde de la logistique ces dernières années. Presque toutes les grandes sociétés multinationales qui se partagent ce marché mettent en place des politiques de plus en plus agressives pour gagner la concurrence. Réduire les coûts, maximiser les profits, attirer de nouveaux clients, sont devenus un peu le leitmotiv de cette industrie. La pression sur les travailleurs a ainsi beaucoup augmenté au sein de ces sociétés, plus particulièrement auprès du groupe DPD. Ce dernier constitue le réseau international de livraison de marchandises de GeoPost, une société holding détenue par le groupe français La Poste. Le système actuel encourage la sous-traitance et souvent, au bout de la chaîne, ce sont les travailleurs qui en pâtissent.

La précarisation en marche

Le système de sous-traitance mis en place à Genève par DPD permet d’externaliser presque la totalité des tâches, notamment la livraison, à des petites sociétés locales. Ces dernières en réalité sont obligées de fonctionner avec des marges très réduites voire inexistantes. Le seul moyen à disposition pour augmenter leur bénéfice est de s’attaquer aux conditions salariales et de travail des chauffeurs-livreurs. Le syndicat Unia avait déjà alerté l’opinion publique sur les risques de ce modèle industriel et la précarisation grandissante pour des centaines de travailleurs. Alors que le commerce en ligne représente plus de 10 milliards de francs de chiffre d’affaires, la distribution des biens achetés est assurée par les grandes multinationales du secteur qui augmentent encore plus leurs bénéfices grâce à la sous-traitance.

L’urgence d’un salaire minimum légal à Genève

Comme il a été montré dans ce cas, à Genève 10% des travailleurs et des travailleuses ont un salaire inférieur à 23 francs de l’heure, soit moins de 4’000 francs pour un plein temps. La moitié touche un salaire inférieur à 3’500 francs. Ces revenus ne permettent pas de vivre dignement sans recourir à de multiples aides publiques.

L’initiative lancée par les syndicats genevois et soumise au vote le 17 mai veut mettre fin à cette précarité résultant de salaires trop bas et à une politique salariale patronale qui reporte les coûts sociaux sur l’ensemble des contribuables.

Négociations maintenant !

Le syndicat Unia demande à DPD de respecter ses engagements, notamment de garantir des salaires et des conditions de travail équitables à tous ses collaborateurs, l’indemnisation des heures supplémentaires du personnel concerné, l’application stricte du devoir de diligence envers ses partenaires commerciaux. L’ouverture urgente de négociations s’impose sans autre délai pour permettre enfin aux travailleurs d’avoir un emploi stable et décent.

Renseignements:

Umberto Bandiera, Département construction syndicale d’Unia, 079 681 51 56