Suspendre les plateformes, soutenir les livreurs

Le syndicat Unia a transmis, mardi 31 mars, une demande formelle à la Présidence du Conseil d’Etat pour exiger la suspension des activités de livraison de repas à domicile à travers des plateformes numériques. Le syndicat dénonce le non-respect des conditions de travail et de sécurité des livreurs. Unia maintient sa requête de création d’un fonds de soutien pour les salarié-e-s de ces plateformes qui risquent de se retrouver sans aucune garantie de revenu.

Le syndicat Unia Genève avait contesté le samedi 21 mars la mesure annoncée par le conseiller d’Etat en charge du Département du développement économique (DDE), Pierre Maudet, de financer à hauteur de 100'000 CHF la mise en réseau des restaurants avec les plateformes numériques. Aujourd’hui, l’organisation syndicale exige des mesures concrètes pour la protection de la santé et des conditions économiques des travailleurs concernés. 

Renforcer le service public offert par l’IMAD

Le syndicat invite les autorités cantonales à renforcer le Service nutrition de l’Institution genevoise du maintien à domicile, mieux connue sous l’acronyme de IMAD. Avec ses quatre centres de maintien à domicile dans les communes de Onex, Carouge et Genève, l’institution assure à toute personne dans l’impossibilité de cuisiner, notamment les personnes âgées ou avec un handicap, la livraison d’un repas. La préservation de la chaîne du froid et les règles d’hygiène sont garanties et vérifiées. Pour permettre à la population d’avoir accès à ces services, un renforcement de l’offre de cette institution devient donc de plus en plus nécessaire.

Suspendre les plateformes numériques

Le syndicat réitère sa demande d’arrêter de manière contraignante toute activité qui n’est pas indispensable pour répondre à des besoins essentiels de la population. Avec la propagation de l’épidémie, il paraît de plus en plus irresponsable de développer davantage le modèle des plateformes commerciales qui non seulement peinent à respecter les minima sociaux pour leurs employé-e-s, mais qui s’avèrent particulièrement réticentes à garantir pour leur personnel les mesures de sécurité qui s’imposent à l’heure actuelle. En l’absence totale d’un contrôle du respect des mesures de sécurité exigées par les autorités, et considérant que les magasins alimentaires restent ouverts, il apparaît qu’il n’y a aucune nécessité de maintenir en fonction ce genre d’activité, au contraire : les livreurs risquent non seulement de mettre en danger leur propre santé, mais de devenir un facteur majeur de propagation du virus dans le canton. 

Un soutien public pour les livreurs

Le syndicat Unia demande aux autorités genevoises des mesures concrètes pour soutenir les collaborateurs de ces plateformes pendant la suspension des activités, notamment : leur réaffectation en tant que livreurs au sein des services de l’IMAD ; la création d’un fonds spécial pour soutenir leur perte de revenu pendant la suspension ; l’accès aux services de l’Office cantonal de l’emploi. Le syndicat dénonce le fait que beaucoup de livreurs se trouvent aujourd’hui sans garantie de revenu. Au lieu de soutenir financièrement un modèle économique douteux, l’Etat ferait donc mieux de concrétiser la revendication syndicale d’un fonds d’aide pour les salarié-e-s dont le statut précaire les exclut de toute couverture sociale

Pour plus d’informations:

Umberto Bandiera, Département construction syndicale d’Unia, 079 681 51 56