Unia refuse l'hécatombe d'emplois alors que Merck-Serono augmente ses dividendes

Unia refuse la restructuration massive annoncée le 24 avril au matin par Merck-Serono qui implique la fermeture du site de Genève et quelque 1300 suppressions d’emplois. Il est choquant que le groupe annonce cette hécatombe alors qu’il augmente ses dividendes de 20%. Unia exige l’ouverture d’une procédure de consultation en présence du syndicat et l’obtention d’informations transparentes pour pouvoir proposer avec le personnel des solutions alternatives aux suppressions d’emplois. Le syndicat critique en outre la politique de promotion économique des cantons de Genève et Vaud qui offrent des avantages aux entreprises sans contrepartie.

L’entreprise biotechnologique Merck-Serono annonce une restructuration massive en Suisse. La fermeture de son siège de Genève entraîne la perte de 1250 emplois, auxquels s’ajoutent encore 80 postes supprimés dans le canton de Vaud. 750 personnes se verront proposer un transfert vers les autres sites en Allemagne, aux Etats-Unis ou en Chine, dont 130 seront transférés dans le canton de Vaud. Le syndicat Unia, qui a été informé cet après-midi est profondément choqué par cette nouvelle.

 

Le président du Conseil d’administration du groupe, Karl-Ludwig Kley, se réjouissait encore la semaine dernière de la bonne santé du groupe en 2011 (1,136 milliard d’euros de bénéfice et 1,4 milliard de liquidités) et annonçait une augmentation de dividendes de 20%. Pour augmenter encore les bénéfices, quelque 1300 emplois devraient donc passer à la trappe.

 

La fermeture du siège de Genève serait une catastrophe pour l’emploi dans le canton. Des centaines de personnes vont se retrouver en même temps au chômage, leurs postes étant supprimés. Quant aux propositions de transferts à l’autre bout du monde, elles relèvent du cynisme pour une bonne partie du personnel. La perte de brevets importants, ainsi que l’éventuelle fermeture du développement et de la recherche à Genève laissent planer des doutes sur la pérennité des sites de productions dans le canton de Vaud.

 

La direction de Merck Serono qui a rencontré Unia cet après-midi refuse une véritable procédure de consultation en intégrant le syndicat. En effet, Merck Serono s’est opposé à l’organisation d’assemblées syndicales sur les différents sites. Unia exige l’ouverture de procédures de consultation en présence du syndicat sur tous les sites (Genève et Vaud) ainsi que l’obtention de données chiffrées transparentes. Le syndicat veut pouvoir travailler avec les employé-e-s sur l’élaboration de propositions alternatives à la fermeture du site genevois et aux suppressions d’emplois. Unia demande également des garanties sur le maintien à moyen terme des sites de production vaudois.

 

Unia critique aussi vertement les politiques de promotion économique des cantons de Genève et de Vaud qui attirent des entreprises internationales avec des cadeaux fiscaux sans exiger la conclusion de conventions collectives de travail, ni de contrepartie en matière d’emploi.