Mecalp Technology : après le retrait des licenciements, le personnel en grève demande des négociations

Après deux jours de grève dans l’entreprise Mecalp Technology SA à Meyrin, le personnel a pu enregistrer une première victoire d’étape: l’entreprise est revenue en arrière en annulant les trois licenciements prononcés hier matin et en annonçant l’abandon de toute mesure de baisse de salaires. Un protocole d’accord, négocié avec l’administrateur du groupe et prévoyant la suspension de la prolongation du temps de travail en faveur d’une démarche commune envers les autorités politiques ayant été refusé par le président du groupe, le personnel a décidé de saisir la Chambre des relations collectives du travail (CRCT).

Une quarantaine de salariés a entamé un mouvement de grève hier matin dans l'entreprise Mecalp Technology SA à Meyrin, une filiale genevoise du groupe français Bontaz-Centre, active dans le décolletage. Par leur protestation, le personnel a réagi aux mesures drastiques annoncées en début de semaine sous prétexte du franc fort, telle qu'une baisse généralisée des salaires à hauteur de 10% et la prolongation du temps de travail, accompagnée par des tentatives d'intimidation et des menaces de licenciement. Initialement prévu comme une pause d'avertissement à midi, la totalité de l'équipe du matin est finalement entrée en grève suite au licenciement sur le champ de trois employés ayant refusé de signer une modification du contrat de travail. L'équipe de l'après-midi a ensuite majoritairement rejoint le camp des grévistes.

Des pourparlers entre une délégation de grévistes, le syndicat Unia et la direction de l'entreprise ont démarré hier en fin de matinée, aboutissant sur le retrait des licenciements et l'abandon de toute mesure visant à baisser les salaires. Quant à la prolongation du temps de travail de 40h à 43h, telle qu'exigée par la direction, celle-ci avait finalement été suspendue dans le cadre d'un protocole d'accord prévoyant la fin de la grève et la saisie commune des autorités politiques afin de trouver une solution autre, pour faire face au franc fort, que la dégradation des conditions de travail des employés. Pour rappel, le syndicat Unia avait proposé il y a trois semaines la mise en place d'un fonds d'aide aux entreprises touchées par le franc fort, et c'est dans le cadre de ces discussions que le Département de l'Economie et de la Sécurité (DSE) s'est montré disponible hier à recevoir une délégation de l'entreprise composée par des salariés, le syndicat et la direction.

Malgré l'acceptation à l'unanimité du protocole d'accord par les grévistes, le président du conseil d'administration du groupe Bontaz-Centre, M. Yves Bontaz, a pour l'heure refusé sa ratification. L'équipe du matin a dès lors décidé aujourd'hui à 5 h de reconduire le mouvement de grève. Une partie de l'équipe de l'après-midi l'a rejointe à midi et est toujours en grève. Parallèlement, le personnel a décidé aujourd'hui de saisir la Chambre des relations collectives du travail (CRCT) en guise de conciliation, afin d'obliger la direction à entamer les négociations sur la base du protocole d'accord.