Le Grand Conseil genevois vote 10 millions pour un fonds de soutien
Avec la décision de ne plus soutenir le cours de 1,20 franc pour un euro, la Banque nationale suisse (BNS) a capitulé devant les spéculateurs et les milieux financiers, rendant du jour au lendemain les exportations suisses plus chères pour l’étranger. Les effets du renchérissement du franc sur l’emploi dans l’économie genevoise sont restés limités, mais plusieurs employeurs ont tenté de reporter les risques de la fluctuation du taux de change sur les travailleurs. De multiples conflits d’entreprise s’en sont suivis tout au long de l’année, lors desquels le syndicat Unia a notamment réussi à éviter des baisses de salaire ou à négocier des compensations à la prolongation du temps de travail.
Partant du principe que les salariés genevois n’ont pas à payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables, le syndicat Unia et les délégués syndicaux de l’industrie genevoise ont demandé début février aux autorités genevoises de soutenir les entreprises qui ont réellement subi l’impact du franc fort. Ils suggéraient ainsi la mise en place d’un fonds d’aide cantonal pouvant fournir des subventions ciblées, des prêts ou des cautionnements pour maintenir l’emploi menacé et assurer les entreprises contre les fluctuations sur les marchés des devises, en contrepartie de garanties fournies par les entreprises.
Dix mois plus tard, le syndicat se félicite du vote d’aujourd’hui au Grand Conseil genevois, acceptant le projet de loi élaboré par le Conseil d'Etat sur la base de la demande syndicale. La Loi sur l’aide aux entreprises prévoit désormais des instruments d’aide supplémentaires aux mécanismes déjà existants dans le cadre de la Fondation d’aide aux entreprises (FAE), et notamment une compensation des risques de change et la prise en charge d’intérêts pour des entreprises d’exportation touchées directement par le renchérissement du franc. Doté d’une ligne de crédit de 10 millions de francs, ce fonds de soutien permettra aux salariés concernés et à leurs syndicats d’éviter d’ultérieures pressions sur les conditions de travail.