Utilisation abusive du travail temporaire sur les chantiers genevois: les syndicats exigent une solution!
Dans le collimateur des syndicats: la société Gestrag SA. De pratique constante, cette dernière utilise une nouvelle forme de management qui consiste à organiser le travail avec des équipes composées pour l’écrasante majorité par du personnel temporaire. Ainsi, ce matin sur le chantier concerné, plus de 60% des ouvriers dépendaient de ce type de contrat de travail précaire. Pour certains, depuis de nombreuses années…
Contrat de travail précaire: pourquoi?
Ces contrats de mission sont généralement signés pour la durée du chantier. En cas d’intempéries, la fin de mission est signifiée et les ouvriers n’ont pas droit à leur salaire. A l’approche de la mauvaise saison, souvent dès la-mi-novembre déjà, les contrats sont résiliés et les travailleurs sont renvoyés au chômage jusqu’au retour des beaux jours, avec pour conséquences de multiples préjudices tels que: importantes pertes de salaire et manquements grave en termes de cotisations relatives au 2ème pilier et à la FAR (retraite anticipée à 60 ans). Par ailleurs, il est aujourd’hui fréquent de constater des licenciements de travailleurs expérimentés âgés de plus de 50 ans par des grandes entreprises de la place pour des raisons pseudo-économiques, entreprises qui n’hésiteront pourtant pas à réengager les mêmes employés via des agences temporaires quelques semaines plus tard. Par ce procédé, bon nombre de ces travailleurs ne pourront pas bénéficier de leur droit conventionnel à la retraite du secteur de la construction.
Entreprises 2 fois gagnantes
Par ces pratiques, les entreprises peuvent d’une part casser les prix du marché et remporter des chantiers au détriment d’autres employeurs payant correctement leur personnel. Par ailleurs, ces entreprises font reporter le risque entrepreneurial sur la collectivité publique, notamment par le jeu des fins de missions qui envoient les intérimaires au chômage dans les périodes creuses ou hivernales.
Une solution pour Genève
Par leur résolution votée le 18 septembre 2015 déjà, les travailleurs du secteur de la construction demandaient entre autres aux employeurs genevois d’établir un cadre conventionnel limitant l’utilisation du travail temporaire et la précarisation rampante de leurs conditions de travail. Aujourd’hui, à l’issue du processus de négociation initié le lendemain des grèves de cet automne, les employeurs genevois doivent informer les syndicats de leur détermination quant à cette demande de limitation. Ce dimanche 1er Mai, les syndicats présenteront à l’Assemblée générale des travailleurs de la construction – qui se tiendra à 11h à l’Université ouvrière de Genève – le résultat des négociations. Les syndicats espèrent vivement que les patrons auront su percevoir l’urgence de la situation et y apporter les réponses conventionnelles qui s’imposent.
Pour plus d'informations
Thierry Horner, SIT, responsable du gros-œuvre, 078 751 24 40
Carlos Massas, Syna, responsable du gros-œuvre, 076 440 30 39
Umberto Bandiera, Unia, secrétaire coresponsable du gros-œuvre, 079 681 51 56
Yves Mugny, Unia, secrétaire responsable du secteur de la construction, 079 293 11 61