En 2013, le Conseil de surveillance du marché de l’emploi (CSME), commission tripartite cantonaleen charge des mesures d’accompagnement, publiait une enquête salariale pour le secteur de lamécatronique, mettant en évidence l’existence d’une sous-enchère salariale répandue. En effet,dans ce secteur, sur un total de 211 entreprises employant 3635 salariés, 53 entreprises employant1897 travailleurs s’étaient volontairement soumises à la Convention collective de travail de lamécatronique comportant des salaires minima. Dans les autres entreprises, des salaires endessous de 4000 francs, voire 3000 francs pour certaines, n’étaient malheureusement pasl’exception. Sur demande des partenaires sociaux de la branche, l’UIG et le syndicat Unia, le CSMEa décidé de déclencher une mesure d’accompagnement sous forme d’extension facilitée de la CCTde branche, rendant ainsi les salaires de celle-ci obligatoires pour l’ensemble des entreprises dusecteur.
Les partenaires sociaux ont oeuvré avec l’aide technique de l’Office cantonal de l’inspection et desrelations du travail (OCIRT) et soumis la demande d’extension au Conseil fédéral qui a finalementrendu sa décision le mois dernier. Depuis le 1er avril 2017, la grille salariale de la CCT de lamécatronique, comportant des salaires minima par catégories d’employés et par ancienneté, allantde 3850 francs pour un ouvrier sans CFC et sans expérience professionnelle jusqu’à 7400 francspour des titulaires d’un niveau universitaire avec plus de 10 ans d’expérience, s’applique désormaisà l’ensemble des entreprises ainsi qu’aux travailleurs temporaires actifs dans la branche de lamécatronique. Les dispositions relatives aux jours fériés, au 13ème salaire ou encore aux primesd’équipe devront désormais être également respectées (cf arrêté d’extension en annexe).Les partenaires sociaux considèrent qu’il s’agit d’une avancée nécessaire pour lutter efficacementcontre la sous-enchère salariale et garantir la libre concurrence sur des bases communes àl’ensemble du secteur. Ils mettront tout en oeuvre pour que les entreprises se mettent rapidementen conformité. A cet égard, la commission paritaire de la branche est en train de mettre en place undispositif de contrôle, avec un inspecteur dont la tâche sera de contrôler le respect des salairesminimaux des travailleurs de la mécatronique. Unique en Suisse, l’existence de salaires minimauxobligatoires dans l’industrie des machines et d’un contrôleur en charge de leur applicationcontribueront à renforcer l’action du partenariat social dans la surveillance d’un fonctionnement plussain du marché du travail.
Contacts:Nicolas Aune, UIG, 078 600 83 23Alessandro Pelizzari, Unia Genève, 079 817 29 04
Annexe:Arrêté champ d’application de la CCT