Reclassement des travailleurs âgés de la construction, entre dilettante et mépris : fiasco total du Point Contact d’information sur les mesures du marché de l’emploi entre la SSE, le GGE, et l’OCE !
Honteux ! Il n’y a pas d’autre terme pour qualifier l’attitude de la SSE et du GGE dans l’approche et le traitement de la problématique lié aux licenciements des travailleurs âgés de la construction. Les syndicats soupçonnaient déjà fortement les entreprises de se désintéresser totalement du sort de ces derniers malgré leurs discours de circonstance. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis, la justice sociale dans le secteur n’existe plus.
Rappelons-nous : dénonçant une vague de licenciement de travailleurs de plus de 50 ans, les syndicats genevois, malgré les dénégations patronales sur l’ampleur réelle du phénomène, avaient obtenu en 2016 la mise sur pied d’une cellule paritaire de reclassement. Constituée par les représentants de la SSE et les soussignés, elle vise, comme son nom l’indique, au reclassement rapide des personnes licenciées afin de leur éviter la perte de leur droit à la retraite anticipée et la plongée dans l’enfer de l’aide sociale. Alors qu’ils ont tant donné sur les chantiers !
Après plusieurs mois de fonctionnement, les résultats sont proches du néant puisque trois travailleurs seulement ont pu être réembauchés sur la trentaine de dossiers présentés par les syndicats, alors que la seule SSE compte 110 entreprises. Pire encore, le secrétaire général du GGE, Peter Rupf, s’est permis, comme ultime affront aux travailleurs plongés dans la précarité et en passe de perdre tous leurs droits, de déclarer dans les médias que les licenciements des travailleurs âgés dans la construction sortaient tout droit de l’imagination des syndicats.
Dans le cadre des travaux de la cellule paritaire et en l’absence de preuves d’intérêt des patrons, il a été convenu que soit organisée aujourd’hui jeudi 22 mars une séance d’information sur les mesures du marché de l’emploi à l’attention des entreprises de la SSE et du GGE, afin de les encourager à engager ces travailleurs d’expérience, via des aides financières de retour à l’emploi. Dans la mesure où quasiment aucune entreprise ne s’est montrée intéressée jusqu’à présent, les travailleurs se réjouissaient d’ores et déjà de ce moment pour interpeller directement les entreprises présentes et leur proposer leurs services mettant en avant leurs compétences et leurs expériences indéniables.
Ainsi, accompagné de leurs représentants syndicaux, une quinzaine d’entre eux se sont rendus cet après-midi devant les locaux de la SSE sis 14, rue de Malatrex pour accueillir les participants. Pour montrer également leur détermination à retrouver un emploi stable et leur remettre à cette occasion un courrier sur lequel figurait un slogan aussi digne qu’explicite « Messieurs de la SSE et du GGE, à plus de 50 ans, nous ne demandons pas l’aumône après des années passées à trimer sur vos chantiers, nous revendiquons simplement des contrats de travail stables pour sortir de la précarité et atteindre l’âge de la retraite anticipée dans la dignité ! »
Comme la fameuse sœur Anne qui ne voyait rien venir, et las d'attendre sur le trottoir, ils se sont finalement décidés à monter dans les bureaux où ils ont eu l’écœurante surprise d’apprendre de la bouche d’employés de la SSE que la séance d’information prévue avaient purement et simplement été annulée faute de participants.
8 entreprises seulement sur environ 150 entreprises s’étaient manifestées.
Honteux disions-nous et le mot est encore bien faible !
Pour tout renseignement complémentaire:
Thierry Horner – SIT, responsable du Gros-Œuvre, 078 751 24 40 Carlos Massas – Syna, responsable du Gros-Œuvre, 076 440 30 39 José Sebastiao – Unia, co-responsable du Gros-Œuvre, 079 717 11 98