Migros tente de contourner la loi
Migros a annoncé l’été dernier vouloir se séparer d’Interio. En Suisse romande et au Tessin, deux des cinq filiales devraient être reprises par Lipo, chaîne bâloise d’ameublement. La procédure menée tambour battant par Migros Aar ne respecte toutefois pas les protections qu’offre la loi aux salarié-e-s en cas de transfert d’entreprise. Migros Aar essaie en fait de contourner les obligations légales en faisant signer aux employé-e-s un accord de résiliation de contrat d’un « commun accord », avant même le transfert au repreneur Lipo. Cela permet d’éviter à Lipo de reprendre les contrats de travail des employé-e-s transférés tels quels, ainsi que la convention collective de travail applicable pendant un an, comme la loi l’exige.
Les salarié-e-s ont en outre été mis sous une pression inacceptable pour signer cette résiliation anticipée : Migros leur a laissé une petite semaine pour se décider. A cela s’ajoute que rien ne leur garantit qu’ils seront ensuite définitivement engagés par Lipo. Unia, mandaté par de nombreux travailleurs d’Interio Vernier, a protesté cette semaine auprès de Migros Aar. La réponse a été une sèche fin de non-recevoir.
Unia dénonce l’indécence avec laquelle agit Migros, le plus grand employeur privé de Suisse. Ces méthodes sont indignes du géant orange qui se veut exemplaire en matière de responsabilité sociale. Les salarié-e-s ont mandaté Unia et exigent que Migros gèle dans un premier temps la signature de tout contrat ou accord et attendent que Migros respecte la législation en matière de transfert d’entreprise ainsi que la protection minimale qu’elle accorde aux employé-e-s. Elles et ils envisagent à cet égard de saisir la Chambre des relations collectives du travail en guise de conciliation, avec un but clair : Migros doit renoncer à résilier les contrats avant la reprise par Lipo.
Renseignements :
Alessandro Pelizzari, secrétaire régional Unia Genève, 079 817 29 04.
Anne Rubin, responsable du commerce de détail d’Unia, 076 344 75 81.