Migros Cornavin: face aux risques, les vendeuses et vendeurs veulent être entendu-e-s

Depuis le début de la crise, le syndicat Unia Genève a revendiqué la fermeture de toute activité économique jugée non indispensable pour la population et le respect stricte des mesures de protection de la santé pour le personnel actif pour répondre aux besoins essentiels. Le commerce de détail alimentaire fait partie de ces derniers, et Unia Genève reconnaît les efforts que bon nombre de commerces déploient pour garantir la sécurité de leur personnel. Certaines enseignes, à l’image de Migros Cornavin, se sont montrées jusqu’à présent particulièrement fermées aux discussions. Une quinzaine de vendeuses et vendeurs ont décidé ce matin d’arrêter le travail en attendant que leurs demandes soient entendues. Une solution satisfaisante a pu être trouvée.

Unia Genève a formulé trois revendications simples depuis le début de la crise sanitaires : Il est urgent d’arrêter toute activité qui met inutilement en danger les salarié-e-s de ce canton, décider de mesures de sécurité extraordinaires et obligatoires pour celles et ceux qui œuvrent pour le bien de la population et assurer le droit à un salaire payé pour toute situation d’interruption de travail. Depuis plus d’une semaine, les secrétaires et délégué-e-s syndicaux/ales répondent aux nombreuses sollicitations et interviennent sur place, soit pour bloquer les activités, soit pour exiger le respect des normes édictées par l’Office fédéral de la santé publique. C’est ainsi que la fermeture des chantiers a pu être obtenu à Genève.

Commerce de détail : Vendeuses et vendeurs en première ligne

La vente de denrée alimentaires fait partie des activités qui répondent à des besoins essentiels de la population et le personnel de vente est en première ligne pour l’assurer. Ce n’est pas anodin que les vendeuses et les vendeurs sont désormais inclus-e-s, à côté du personnel soignant, dans les manifestations quotidiennes de reconnaissance par la population. Or, beaucoup d’entre elles et eux continuent à travailler dans des conditions de sécurité précaires. En effet, alors que le Conseil Fédéral invite toute la population à assumer un comportement « responsable et solidaire » face à la crise, ce dernier se limite pourtant à adresser des « recommandations » aux employeurs. L’absence de contrôles et de mesures contraignantes se fait sentir : depuis une semaine nous recevons les appels d’un nombre important de travailleuses et travailleurs qui se sentent démunis face à cette situation, et à de nombreuses reprises, le syndicat Unia s’est vu contraint à intervenir soit directement auprès des enseignes, soit auprès des autorités pour exiger le renforcement de mesures de protection. Unia reconnaît par ailleurs que depuis quelques jours, des efforts importants sont faits, notamment en termes de présence d’agents de sécurité qui canalisent la clientèle.


Migros Cornavin : grands bénéfices, peu d’écoute ?

La Migros de la Gare Cornavin est le magasin avec le plus haut taux de bénéfice au mètre carré de tout le Canton de Genève. Néanmoins, les salarié-e-s qui y travaillent ont subi pendant toute la semaine passée des conditions de travail inacceptables. Jusqu’à vendredi, les dispositions limitant le nombre de clients présents au même moment dans le magasin étaient absentes. C’est pourquoi les vendeuses et vendeurs ont simplement demandé à pouvoir travailler en portant leurs propres gants et masques de protection. Or, à Migros Cornavin, et contrairement à de nombreux magasins du canton, cela est explicitement interdit au personnel. Deux personnes refusant de travailler dans de telles conditions ont été renvoyées à la maison. C’est en réaction à cela, et pour exiger le droit de pouvoir se protéger, qu’une quinzaine de vendeuses et vendeurs ont refusé ce matin à se rendre dans le magasin. La Migros maintenant toujours l’interdiction pour le personnel de porter des masques, elle a toutefois accepté suite à l’action de dispenser de l’obligation de travailler les vendeuses et vendeurs se sentant mis-e-s en danger, tout en garantissant leur salaire.

Appel à la population

Le personnel de Migros Cornavin salue le renforcement des mesures décidées par la direction et se réjouit de la solution trouvée ce matin. En parallèle, il a lancé un appel à la population et demande la solidarité et le respect du personnel qui se bat aujourd’hui en première ligne pour garantir des biens et des services essentiaux. S’il est important d’applaudir chaque midi et chaque soir les milliers de personnes qui continuent à travailler pour le bien de tout le monde, il est encore plus important de les traiter avec respect dans le quotidien. Et de ne pas oublier qu’elles et ils travaillent bien souvent dans des secteurs à très bas salaire. Il sera bon de s’en rappeler le jour où l’initiative pour le salaire minimum sera soumise au vote.

Pour plus d’informations:

Pablo Guscetti, secrétaire syndical Unia, tél. 079 810 66 02

Mathieu, vendeur : tél. 077 465 33 15

Roy, vendeur : tél. 076 679 59 31

Jeanne, vendeuse : tél. 079 911 55 38

Photo en annexe : le personnel de Migros Cornavin durant l’action de protestation (en respectant les distances de sécurité). © Pablo Guscetti