Uber Eats cède, les livreurs sont finalement des salariés !
Le syndicat Unia obtient une victoire historique dans son long bras de fer contre Uber Eats à Genève, la société de livraison de repas à domicile appartenant à la multinationale américaine Uber. Après la décision du Canton de Genève en 2019 et la condamnation de la Chambre administrative cantonale en juin de cette année, le géant américain a décidé de modifier unilatéralement les conditions de travail des centaines de collaborateurs, considérés jusqu’ici comme des « indépendants ». Un modèle d’affaire toujours contesté par le syndicat Unia qui a demandé sans relâche à la multinationale de respecter ses obligations en tant qu’employeur et de rémunérer correctement les livreurs. L’intervention des autorités cantonales genevoises a permis de rétablir l’application de l’Etat de droit dans ce secteur, un domaine qui continue à connaître un important développement économique. Uber Eats a toujours refusé de se mettre en conformité avec les dispositions légales existantes en Suisse, mais l’entreprise n’est plus du même avis.
Enfin salarié !
Le syndicat Unia se félicite de voir les plus de 500 livreurs genevois être finalement considérés comme de vrais employés. Selon les informations obtenues, Uber Eats a créé un partenariat avec la société Chaskis SA. Cette dernière est tenue d’engager formellement les livreurs avec des vrais contrats de travail. Il s’agit d’un pas en avant d’une portée très large, bien au-delà du contexte genevois et suisse. C’est la première fois que la multinationale reconnaît à ses livreurs le droit d’avoir un salaire, des vacances payées, des cotisations sociales, une protection en cas de maladie et accident, pour ne citer que quelques exemples. Ce n’est malheureusement pas le cas dans tous les pays où l’entreprise est active.
Conditions de travail justes !
Pour le syndicat Unia, il s’agit maintenant de faire appliquer des conditions de travail correctes et conformes au cadre légal suisse. Après une première analyse des nouveaux contrats de travail, le syndicat dénonce la non-application de la part de Chaskis SA des conditions de travail obligatoires prévues par la Convention collective nationale de l’hôtellerie-restauration (CCNT). Cette convention, qui a été étendue et déclarée de force obligatoire par le SECO, s’applique aussi aux services de livraison de repas à domicile et garantit aux livreurs le droit à un salaire minimum, un 13e salaire, 5 semaines de vacances et beaucoup d’autres avantages sociaux.
Le syndicat Unia invite tous les livreurs concernés à se renseigner rapidement auprès du secrétariat genevois pour vérifier leurs conditions de travail et réclamer les éventuelles différences, actuelles ou rétroactive, en leur faveur.
Pour plus d’informations:
Umberto Bandiera, Département construction syndicale d’Unia, 079 681 51 56