Communiqué de presse
Genève, le 7 février 2021
Depuis quelques semaines, les contrôles d’identité et arrestations de personnes sans statut
légal se multiplient à Genève. Les organisations membres du Collectif de soutien aux sanspapiers
de Genève (ci-après Collectif) ont été alertées à de nombreuses reprises par des
personnes sans statut légal ayant subi contrôles notamment dans les transports publics et aux
arrêts de tram et bus, en se rendant au travail, ou dans la rue, parfois dans le voisinage
d’associations de soutien. D’après les informations remontant du terrain, ces contrôles, qui
sont parfois suivis d’arrestations et d’interrogatoires au poste, sont le fait des gardesfrontières.
Les personnes ciblées par ces contrôles n’étaient pas en train de troubler l’ordre public ou de
tenter de fuir de l’autre côté de la frontière. Installées à Genève, elles se rendaient au travail,
allaient chercher leurs enfants à l’école, rentraient chez elles ou allaient chercher un colis
d’aide alimentaire pour nourrir leur famille. Depuis cette vague de contrôles, d’une ampleur
inédite à Genève depuis de très nombreuses années, elles sont terrorisées. Alors que nous
sommes en pleine pandémie, et que ces populations précaires sont déjà fortement fragilisées
par la crise, nous condamnons fermement cette pratique consistant à traquer de la sorte des
personnes vulnérables qui ne posent aucun risque sécuritaire.
Les membres du Collectif réitèrent leur solidarité avec les personnes concernées et affirment
une nouvelle fois qu’elles se tiennent fermement à leurs côtés. Nous appelons le Conseil d’Etat
à en faire de même, en cohérence avec la position courageuse et pragmatique qu’il tient
depuis plus d’une décennie, de la demande de régularisation collective formulée en 2005 à
l’opération Papyrus menée en 2017-18. Il doit intervenir afin de faire cesser immédiatement
ces opérations de contrôles et d’arrestations, ciblées de manière indigne sur les populations
les plus précaires.