Négociations pour le renouvellement de la CN et de la CCT locale dans la construction : vers deux jours de grève cet automne
Malgré une pression toujours plus forte sur les chantiers et après un été caniculaire, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) persiste à vouloir démanteler les conditions de travail sur les chantiers. A l’occasion du 5e tour des négociations qui s’est déroulé le vendredi 16 septembre sur le plan national, la SSE a exposé son modèle d’organisation du temps de travail qu’elle annonce comme étant un gage pour les travailleurs d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Les déclarations de la SSE sont mensongères et constituent un véritable affront pour les quelque 80'000 travailleurs qui triment toute l’année dans tout le pays et contribuent à sa prospérité.
En fait, les entrepreneurs souhaitent ni plus ni moins la suppression du cadre des horaires journaliers et hebdomadaires. Un tel modèle constituerait un recul social sans précédent et une atteinte grave à la santé et à la sécurité des travailleurs. En effet, il permettrait au patronat de contraindre son personnel à concentrer leurs activités sur des périodes bien déterminées, en cas de retard dans les délais, avec pour conséquence d’accélérer encore les rythmes de travail déjà infernaux ou, pendant la belle saison, avec pour conséquences de généraliser le travail du samedi et d’imposer des journées de travail pouvant aller jusqu’à 12h.
Comble de l’arrogance et du mépris, la SSE use d’un chantage indigne d’un partenariat social. Elle subordonne désormais, malgré l’inflation galopante, une augmentation des salaires pour l’année prochaine à l’acception de ses revendications iniques sur l’organisation du temps de travail.
Les maçons genevois disent NON à la flexi-précarité et vote massivement 2 jours de grève
En participant à la grande manifestation des travailleurs de la construction qui s’est déroulée le 25 juin dernier à Zurich, les maçons genevois ont démontré qu’ils n’entendaient pas subir les dictats du patronat sans réagir. A l’instar de leurs collègues dans toute la Suisse, ils ont participé depuis le 30 août dernier à un vote sur leurs lieux de travail, organisé par leurs représentants syndicaux à la demande de leurs comités de militants respectifs.
Réunis en Assemblée générale vendredi dernier, ils ont dépouillé 2632 bulletins de vote, ce qui représente un taux de participation d’environ 60%. Taux de participation impressionnant, au vu du peu de temps à disposition pour organiser les votes.
Le résultat des votes se compose comme suit : 2105 travailleurs, soit 82% des votants, ont voté pour deux jours de grève. 289 travailleurs ont voté pour une grève de un jour, soit 11 % des votants, alors que 237 travailleurs ont préconisé une grève de plus de 2 jours, soit 9% des votants.
Sur la base de ces votes, l’Assemblée générale de vendredi a pris note de la détermination des travailleurs genevois de la construction de durcir le ton à l’encontre du patronat pour faire entendre leurs revendications légitimes et appelle à la grève générale du secteur principal de la construction sur les chantiers du 7 au 8 novembre prochain.
Au terme de cette AG, les maçons ont exigé une nouvelle fois une meilleure protection de leur santé, la création d’un fonds intempéries, des outils pour lutter contre la sous-traitance abusive, le paiement de leurs heures de déplacement, des critères restrictifs pour le travail du samedi et des jours fériés, une valorisation de leurs métiers qui passent par des conditions de travail moins pénibles, une augmentation de salaire pour tous de 260 francs, tenant compte de l’inflation, et une augmentation des salaires des apprentis similaires, eux qui n’ont pas vu la couleur d’une augmentation à Genève depuis 1996 !