Après la canicule, la santé et la protection des travailleurs mises en danger par le grand froid
«Travailler dans le froid représente une contrainte pour le corps, augmentant le risque de problèmes de santé et de maladies professionnelles. Le travail au froid englobe toutes les activités qui s’effectuent à des températures inférieures à 15°C, dans un environnement frais à extrêmement froid.» Cet extrait ne provient pas d’un manuel syndical mais bel et bien de la brochure «Travailler au froid1» éditée par le Secrétariat d’Etat à l’économie – SECO.
Des températures glaciales se sont installées à Genève depuis au moins trois semaines. Lors des passages sur les chantiers genevois, comme c’est le cas du chantier public de génie civil à la rue des Savoises, les syndicats ont constaté des manquements en ce qui concerne la protection de la santé des travailleurs.
Comme le préconise le SECO, des mesures organisationnelles doivent être mises en place.
Les constats des syndicats sont alarmants: pas de pauses régulières, pas de lieux de pause chauffés pour permettre le réchauffement des travailleurs, avec pour conséquences des risques accrus pour la santé et des risques d’accidents.
Les trois syndicats agissent pour la protection des travailleurs et n’acceptent pas que les délais passent avant la santé de ces derniers. Ces manquements sévissent dans le canton et sur la quasi-totalité des chantiers.
Le directeur de la Société suisse des entrepreneurs Genève parlait de caricature sur les ondes de Radio Lac à propos du bilan canicule de l’été 2022 des syndicats alors qu’un chantier de pose de revêtement a finalement été arrêté car les conditions étaient dangereuses pour les travailleurs. Les manquements répertoriés par le grand froid de ces dernières semaines rejoignent pourtant ceux de l’été dernier. Nous pouvons assurer que c’est une réalité vécue sur le terrain et pas une caricature car les manquements sont recensés dans le canton et sur la quasi-totalité des chantiers.
Les syndicats SIT, Syna et Unia exigent que la protection et la santé des travailleurs passent enfin avant les profits et les délais de chantiers.
Dans ce cadre, ils réitèrent leur demande visant à la création d’un fonds intempéries-canicules alimenté par la partie patronale et l’Etat ou par l’Etat seulement. Ils invitent Madame Fabienne Fischer, conseillère d’Etat en charge du dossier, à prendre en urgence une décision politique dans ce sens.