"Touche pas à mon salaire minimum" La campagne contre le projet Ettlin est lancée!
Ce lundi 6 mars, se sont réuni-e-s en Assemblée générale intersyndicale les travailleurs et travailleuses des secteurs concernés par le projet Ettlin de faire primer les salaires des conventions collectives étendues sur le salaire minimum cantonal.
Salarié-e-s de l'hôtellerie, de la restauration, de la coiffure, du nettoyage et de la boulangerie, avec leurs syndicats SIT, Syna et Unia ont décidé d'ores et déjà de se mobiliser pour faire échouer le projet de le motion Ettlin.
Comme première action de visibilisation des enjeux, un tronçon syndical défilera à la manifestation du 8 mars derrière le slogan "Touche pas à mon salaire minimum!" Nous sommes à votre disposition durant la mobilisation en cas de questions. N'hésitez pas à nous contacter.
D'autres activités dirigées vers le grand public, vers les responsables politiques et les responsables patronnaux sont prévues, jusqu'au lancement d'un référendum. Ci-dessous, vous trouverez la résolution votée à l'unanimité par les participant-e-s à l'Assemblée.
Résolution adoptée à l'unanimité
Genève, le 6 mars 2023
Réuni-e-s en Assemblée générale intersyndicale ce jour, nous, travailleuses et travailleurs des secteurs de la restauration, de l’hôtellerie, de la coiffure et du nettoyage, exprimons notre indignation contre l'acceptation de la motion Ettlin par le Parlement, et avons décidé de nous organiser avec nos syndicats SIT, Syna et Unia, pour sauvegarder le salaire minimum genevois et faire échouer cette motion.
La motion Ettlin est particulièrement scandaleuse, car elle touche les plus bas salaires, alors que nous sommes en période d'inflation. À celles et ceux qui l'ont votée ou qui l'ont portée au niveau politique et économique, nous voulons vous faire remarquer que c'est grâce à notre investissement dans nos emplois invisibles et peu rémunérés que vous pouvez vous investir dans votre vie familiale, votre carrière professionnelle et politique, vos loisirs….
Le salaire minimum genevois est un minimum pour nous. Vu le coût de la vie, dans la 7e ville la plus chère du monde, il est déjà difficile de joindre les deux bouts avec 24.-/h bruts. Supprimer ce minimum, qui est une victoire syndicale pour les plus précaires, est simplement impensable. Le salaire minimum cantonal est un outil de politique sociale. Sans celui-ci, nos fins de mois vont se compliquer lourdement, et in fine, ce sont des aides sociales que nous devrons toucher. Ce n’est pas à la population de payer les salaires que les patrons refusent de verser, alors que le salaire minimum légal a été mis en place à Genève durant la difficile période du Covid et qu’il n’a pas eu de répercussion économique négative.
Dès aujourd’hui, nous allons nous organiser sur le long terme au niveau politique, sectoriel et dans la rue, pour faire échouer une loi "Ettlin". Nous avons décidé de:
- nous faire entendre dans l’espace public. Ce mercredi 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, nous appelons à manifester et manifesterons avec le collectif genevois pour la grève féministe, car le salaire minimum légal est un enjeu féministe: près de 60% des personnes qui touchent le salaire minimum sont des femmes. Il faut au contraire valoriser les revenus des métiers à majorité féminine! Les salaires insuffisants, c’est une précarité tout au long de la vie, car elle se répercute sur les retraites;
- nous faire entendre lors des négociations conventionnelles des secteurs touchés. Les conventions collectives doivent intégrer les particularités régionales, c’est donc une évidence que le salaire minimum cantonal doive y figurer pour s’adapter à la situation genevoise. De façon générale, les salaires doivent augmenter;
- nous organiser pour faire échouer tout projet de loi « Ettlin ». Cette atteinte à l’ordre juridique suisse et à la souveraineté des cantons en matière de politique sociale constituerait un précédent problématique. Nous lancerons le référendum dans le cas où la motion Ettlin deviendrait loi;
- nous avons d’ores et déjà lancé la pétition «Touche pas à mon salaire minimum», pour le respect de la volonté populaire et des salaires dignes, que nous adresserons aux responsables politiques et patronaux des secteurs touchés. Nous appelons la population à la signer;
- d'appeler les secteurs professionnels non-concernés à se solidariser de notre combat.