Les problématiques des assistant-e-s en médecine vétérinaire (AMV)
Tout d’abord, il faut savoir que les AMV ne bénéficient d’aucune règlementation de leur profession, ni CCT ni CTT, ce qui les renvoie donc au salaire minimum (pour autant qu’il existe) et pour le reste de leurs droits au Code des obligations (CO).
Le CFC dans ce métier est très exigeant, de même que le travail en soi. Les AMV exercent souvent 7/7, jours fériés et de nuit, au service d’une population animale qui ne cesse croître. Les vétérinaires proposent régulièrement des formations complémentaires pour s’adapter au niveau des exigences, mais ces formations ne sont jamais suivies d’augmentations salariales.
Un sondage réalisé fin 2022 démontre que les conditions de travail ne sont pas satisfaisantes pour la plupart des AMV. Les problématiques principales sont :
- Pas de CCT ni CTT ni usages : des salaires majoritairement alignés sur le salaire minimum sur Genève (24 CHF/h) et l’absence de valorisation
- Pas de 13ème salaire
- Manque de considération et de reconnaissance du métier, le stress et les mauvais comportements (harcèlement p. ex) de certains employeurs, vétérinaires, voir même de certains clients
- Des horaires de travail qui ne permettent pas de concilier la vie privée et professionnelle
- Les contrats de travail auxiliaires ou à temps partiel
- La complexité du CFC n’est pas compensée par le niveau salarial
- Le manque d’homogénéité contractuelle dans la branche (droit aux vacances de 4 ou 5 semaines, etc) et l’existence de clauses particulières douteuses, notamment sur la non-concurrence
- La loi sur le Travail (LTr) n’est souvent pas respectée
- Un enregistrement du temps de travail parfois déficient, notamment sur les heures supplémentaires, le travail de nuit et du dimanche, qui ne sont pas toujours compensées
- Plus de 50% des personnes diplômées abandonneraient le métier à cause des mauvaises conditions de travail, en général 4 à 5 ans après l’obtention du diplôme
Catherine* diplômée, travaille depuis 10 ans : « j’aimerais que nos conditions salariales s’améliorent. Le métier est très exigeant, on nous demande la polyvalence a tous les nouveaux. Nous méritons toutes et tous une augmentation de salaire. »
Victoria* démoralisée a déposé sa démission : « J’ai perdu de l’amour de mon métier à couse de manque de considération et de respect. Dans les cabinets nous sommes au centre des opérations par conséquence tout le stress retombe sur nous, ceci est très difficile à vivre moralement. »
Roman* : « nous subissons des pressions psychologiques dans certains cabinets. On nous menace de sanction sur les salaires, en cas d’analyses ratées ou détériorations de matériel alors que c’est de l’usure normale. Certains centres demandent aux AMV de réaliser des tâches propres aux vétérinaires, sans aucune augmentation de salaire. »
Ces différents cas illustrent bien la frustration de salarié-e-s qui ont choisi ce métier par passion, mais finissent dégoûté-e-s et exténué-e-s par les conditions de travail dans la branche. Beaucoup décident de quitter ce métier pour d’autres horizons qui offrent une meilleure protection et de meilleurs salaires.
Le syndicat Unia a décidé de prêter main forte aux AMV de toute la Suisse romande, en organisant les salarié-e-s. Le but principal de la démarche est de nouer un dialogue social avec les vétérinaires afin de pouvoir ouvrir des négociations dans la perspective d’une convention collective de travail. Unia demande des solutions conventionnelles concrètes et continuera à se battre pour des conditions de travail respectueuses des travailleuses et des travailleurs de cette branche.