Communiqué CGAS – Élections fédérales et défense des intérêts des travailleuses et des travailleurs
Les bulletins de vote commencent à arriver dans les boîtes aux lettres au lendemain de l’annonce par le Conseil fédéral de la hausse inacceptable des primes d’assurance maladie. Tous les partis se réclament de la défense du « peuple » et du « pouvoir d’achat » dans un contexte de plus en plus tendu pour les travailleuses et les travailleurs en raison de l’inflation, de la stagnation - voire de la baisse - des salaires, du personnel en tension dans les secteurs essentiels, de l’augmentation des inégalités et de l’urgence climatique. Pourtant, dans les faits, les élu-e-s ne s’engagent pas tout-e-s, via leurs votes, dans l’intérêt de la majorité de la population et des travailleuses et travailleurs.
Les syndicats genevois sont indépendants politiquement, mais visibiliser ce grand écart entre promesses et actions au Parlement nous paraît important. La CGAS prenant position sur les votations cantonales et fédérales sur les sujets concernant les membres des syndicats, nous avons décidé de comparer nos recommandations de vote avec ce qui a été défendu par les élu-e-s à la fois au niveau du Conseil national, mais également au niveau du Grand Conseil durant les dernières législatures, afin de rendre compte de l’activité des partis se présentant à Berne sur des listes électorales sur les sujets que nous considérons particulièrement représentatifs.
Ainsi, l’on peut aisément voir que sur les questions liées aux revenus des employé-e-s et des retraité-e-s, nos tableaux montrent quels partis ont voté contre le salaire minimum, contre les aides aux plus précaires, contre le renforcement des rentes. Concernant la répartition des richesses, nos tableaux montrent quels partis ont voté pour accorder des cadeaux fiscaux aux plus aisé-e-s, au détriment du renforcement des services publics ou de la création d’emplois sociaux et écologiques. Concernant l’immigration, nos tableaux montrent quels partis ont soutenu des mesures xénophobes, criminalisant les personnes migrantes et voulant créer une division au sein de la classe laborieuse. Enfin, concernant les conditions de travail, nos tableaux montrent quels partis ont soutenu des mesures remettant en cause des cadres protecteurs liés aux horaires de travail ou aux mesures d’accompagnement, ou encore des acquis sociaux liés au congé maternité.
Ces tableaux ne visibilisent de loin pas toutes les activités parlementaires et sont à ce titre incomplets en matière d’indications de vote. Ils ne permettent par ailleurs pas de rendre compte de ce qu’il faudrait faire, pour plus de justice sociale et de transition écologique, mais qui ne se transforment jamais en objets de vote présentés à la population. De plus, il convient de rappeler que le droit de vote en Suisse exclut une proportion importante de citoyen-ne-s et plus particulièrement de travailleuses et travailleurs, du fait de leur nationalité. Nous estimons toutefois que cette communication peut clarifier la réflexion des électrices et électeurs, dans une période où l’engagement et la mobilisation collective doivent se renforcer.