Protège et soigne les arbres, mais aussi protège et soigne les travailleurs et travailleuses qui soignent les arbres.

Une délégation des travailleuses et travailleurs des parcs et jardins, accompagnés de leurs syndicats respectifs, Unia, Syna et le Sit, ont offert hier, à l’occasion de l’ouverture du Forum international des arbres, un cadeau au maire de Genève Alfonso Gomez. Il s’agissait d’un Ginkgo biloba, nommé aussi Arbre aux 40 écus. En guise d’écus, ce dernier était orné d’étiquettes représentant les diverses hausses de prix actuelles. Avec cette action, la délégation et les syndicats ont souhaité attirer l’attention du maire et des politiciens sur le rôle important qu’ils ont à jouer en lien avec les conditions de travail et les conditions salariales des employées et des employés qui soignent les arbres. La lettre reproduite ci-dessous leur a été remise.

Les travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans les parcs et jardins félicitent les autorités et les organisateurs de cette initiative de FORUM sur l’importance des arbres et du respect de la nature.

Ils en profitent également pour attirer l’attention sur l’importance de protéger aussi les humains qui travaillent toute la journée, et souvent durant de longues journées, pour soigner les arbres, la nature, pour créer des jardins dans le privé comme dans les espaces verts tant appréciés par la population genevoise. Il en va de même pour la création et l’entretien des terrains de sports qui permettent aux habitants de notre canton de pratiquer des activités dans des lieux soignés, que ce soit au niveau amateur ou au niveau professionnel, en témoignent par exemple l’excellente tenue de nos terrains de football.

Les travailleuses et travailleurs du secteur des parcs et jardins effectuent régulièrement des heures supplémentaires, travaillent le week-end et les jours fériés pour soigner et entretenir les arbres et la nature. Mais ils et elles n’ont pas, en revanche, le sentiment d’être soignés dans leurs conditions de travail, ce qui est d’autant plus difficile à vivre qu’ils et elles sont exposés aux aléas de la météo: canicule, froid, pluie, vent, neige… Sans compter le coût de la vie qui galope.

Seul le pouvoir d’achat de ces travailleuses et travailleurs ne galope pas: la perte de pouvoir d’achat devient dramatique.

L’année 2023 touche à sa fin, 2024 pointe le bout de son nez, et les travailleuses et travailleurs des parcs et jardins sont entrés en négociation salariale, car pour la fin du mois de janvier 2024, il leur faudra plus dans leur porte-monnaie pour affronter l’augmentation sévère du coût de la vie. Cette revalorisation salariale est la condition pour pouvoir faire vivre dignement leurs familles.

De plus, il est important de relever que les travailleuses et les travailleurs du secteur jouent un rôle fondamental dans la transition écologique à travers notamment la végétalisation des villes. Cette démarche, essentielle dans un canton urbain et densément peuplé comme Genève, permet entre autres de mieux absorber le CO2, de réduire la pollution des sols, de l’air et de l’eau, et de lutter contre les ilots de chaleurs. Nos autorités en sont conscientes, preuve en est l’adoption du plan stratégique de végétalisation 2030 (PSV 2030). Or, pour que ce plan soit une réussite il faut valoriser et rendre attractifs les métiers des parcs et jardins, véritables emplois «verts». Cela passe notamment par des meilleurs salaires.

Ces travailleuses et travailleurs des parcs et jardins sont persuadés que la classe politique genevoise donnera de la voix pour exiger qu’on soigne non seulement les arbres, mais aussi les humains.