Demande légitime des travailleurs, attitude honteuse du patronat genevois du gros œuvre

Les négociations salariales nationales du secteur principal de la construction se sont soldées par un énorme échec dû à l’attitude arrogante, méprisante et irrespectueuse de la délégation patronale envers la délégation ouvrière. La délégation patronale ayant même quitté la table des négociations!

Ce mépris envers les travailleurs a été confirmé par l’article paru dans le magazine patronal News Construction rapportant qu’il n’y aura que des augmentations salariales individuelles «pour les personnes particulièrement motivées et compétentes». La position du patronat n’est pas nouvelle, mais atteint un seuil inimaginable en 2024 car elle vise clairement et sans équivoque à une baisse des salaires et du pouvoir d’achat des travailleurs.

Au vu de la vision destructrice de la Société suisse des entrepreneurs (SSE), les syndicats genevois ont demandé à la section cantonale de la SSE de se distancer de cette approche pyromane, mais également d’ouvrir des discussions locales afin de négocier des augmentations pour Genève, ce qui s’est déjà pratiqué auparavant et se pratique aussi dans d’autres cantons.

A notre grande stupéfaction, la SSE locale et le Groupement genevois d'entreprises du bâtiment et du génie civil (GGE) ne souhaitent pas se distancer de la vision nationale de la SSE et refusent d’entamer des négociations salariales à Genève!

Les travailleurs genevois ont subi de plein fouet l’augmentation du coût de la vie ainsi qu’une perte du pouvoir d’achat significative. Genève est une des villes suisses où les coûts sont les plus élevés, et fait partie des villes les plus chères du monde.

Ces dernières années, le secteur du gros œuvre genevois a pu jouir d’une très bonne situation avec des carnets de commandes remplis, ce qui a même conduit à une pénurie de main-d’œuvre. Les entreprises ont pu faire des marges de bénéfice exceptionnelles. En revanche les travailleurs n’ont pas eu le sentiment d’avoir pu profiter de cette situation, car la richesse produite s’est accumulée exclusivement dans les caisses du patronat.

Pour 2024, les carnets de commandes sont pleins. Pour les années à venir également. Mais les astuces du patronat afin de multiplier les profits, comme la sous-traitance à large échelle, battent leur plein et ont pour seul but de faire des bénéfices sur le dos des travailleurs.

Au vu des arguments précités, les syndicats genevois demandent publiquement aux associations patronales SSE et GGE de ne pas suivre la vision nationale de l’augmentation individuelle à la performance, mais d’octroyer à tous les travailleurs sans exception une hausse de 5% sur les minimas et sur les salaires effectifs. Il existe une véritable urgence de revaloriser les salaires. Les marges bénéficiaires des entreprises le permettent largement.

Enfin, les syndicats demandent à l’Etat, aux communes, aux régies publiques et semi-publiques de s’assurer que les entreprises du secteur principal de la construction octroient bien la hausse revendiquée. En cas de refus, nous leur demandons de ne pas reconduire les contrats et mandats publics de ces entreprises.