Suite à l'abandon du patron, licenciement par le personnel !

C'est une 1e ! Les travailleurs de Carletti SA ont licencié leur patron avec effet immédiat pour abandon de poste !

Les travailleurs de Carletti SA, accompagnés par le syndicat Unia, se sont rendus ce matin à la fiduciaire de l’entreprise pour signifier le licenciement avec effet immédiat pour abandon de poste au président de la société.

Pour mémoire, les travailleurs s’étaient vus imposer une semaine de vacances notifiée par SMS. A leur retour de congé forcé, le 14 mai, l’employeur n’a pas donné signe de vie. Les travailleurs se sont alors rendus tous les jours aux bureaux de l’entreprise. Il est rapidement devenu clair que l’employeur avait disparu, laissant les travailleurs devant la porte du bureau, sans aucune consigne ou explication. Unia avait déjà dénoncé le cas.

En effet, Monsieur Jean-Philippe X, président de Carletti SA, devrait faire face à ses responsabilités et être présent à son travail pour lequel il reçoit un salaire de la part de l’entreprise Carletti SA. Au contraire, il a préféré se cacher et abandonner son poste. Cela justifie un licenciement avec effet immédiat, ce qui a été fait ce matin par les travailleurs.

Les travailleurs ont exigé qu’en l’absence du président qui vient d’être licencié, ce soit Monsieur Pedro Y qui assume la direction de l’entreprise, la gestion du personnel et la coordination des chantiers, dans la mesure où celui-ci figure au registre du commerce comme administrateur de la société. Puisque le président a disparu et vient d’être licencié par les travailleurs, Monsieur Pedro Y sera tenu pour responsable de ce qui arrivera aux travailleurs.

S’il est devenu monnaie courante de voir apparaître au registre du commerce des fiduciaires en qualité d’administratrices de sociétés, nous constatons que lorsque la situation se gâte, les responsabilités sont rarement prises par ces dernières pour honorer les obligations envers les travailleurs.

Ce n'est pas la première fois que le syndicat Unia dénonce la confusion des tâches entre les entreprises et les fiduciaires, qui ont un rôle un peu nébuleux, et qui contribuent souvent au contournement des CCT et des charges sociales. À la fin, les travailleuses et travailleurs sont les grands perdants et l’ardoise retombe sur la collectivité publique !

Nous l’avons déjà réclamé et nous continuerons de le faire : il faut que les politiques prennent des décisions courageuses pour mettre un terme à ces pratiques, et empêcher que ce soit aux collectivités publiques et aux travailleurs et travailleuses de payer la facture.

Est-ce que le monde politique aura le courage d’agir ? À suivre…