Les étrangers-ères devront attendre pour donner leur avis
Communiqué de presse du 9 juin 2024 du Comité unitaire
Le Comité unitaire qui a mené campagne en faveur du OUI à l’initiative « Une vie ici, une voix ici – renforçons notre démocratie » prend acte du refus de cette initiative.
Par ce refus, le canton de Genève a manqué une occasion historique de faire un pas décisif dans l’élargissement et le renforcement de la démocratie locale en introduisant, comme l’ont déjà fait Neuchâtel et le Jura, les droits politiques des résident-e-s étranger-e-s au niveau cantonal.
Le rejet de cette initiative maintient 41% de la population du canton dans un statut de seconde zone : cette population travaille, paie des impôts et des cotisations sociales, fait vivre de nombreuses associations culturelles, sportives et autres, mais pour le moment elle reste exclue de la possibilité de s’exprimer dans les urnes, de signer des initiatives et référendums cantonaux et de se porter candidat aux élections, en se soumettant au suffrage de ses concitoyens.
Manifestement, le mantra des milieux conservateurs, qui ont répété en boucle « ils et elles n’ont qu’à se naturaliser pour pouvoir voter » a convaincu une majorité de votant-e-s, alors même que depuis 2018, la loi fédérale a durci les conditions de naturalisation barrant l’accès à la nationalité suisse pour de nombreuses personnes, notamment des couches populaires, comme documenté par la Commission fédérale des migrations dans un récent rapport.
Nous regrettons que, par ce rejet des droits politiques pour les résident-e-s étranger-e-s, le canton de Genève ne se soit pas montré à la hauteur de sa tradition d’ouverture sur le monde. Nous restons cependant convaincu⸱e⸱s que notre combat pour le renforcement de la démocratie genevoise passe par l’élargissement des droits politiques locaux aux étranger⸱ère⸱s résident⸱e⸱s, et qu’il convient de le poursuivre.