Révision de la LIPP : la machine à perdre est activée
« Renforcer le pouvoir d’achat et les recettes fiscales » : l’énoncé particulièrement trompeur de cette révision fiscale a malheureusement convaincu la population genevoise ce dimanche. Au lieu d’une hausse des recettes fiscales, c’est une véritable saignée dans les prestations publiques qui va pouvoir être mise à l’agenda. En plus des pertes de ressources pour le canton, les communes seront en première ligne : celles-ci seront privées de 108 millions de recettes fiscales, ce qui représente 2’700 places en crèche !
Fin octobre, la presse révélait une correction brutale des prévisions budgétaires du Département des finances présidé par Madame Fontanet pour 2025. L’exécutif annonçait alors intégrer des baisses de recettes fiscales de 305 millions de francs et par ricochet de probables baisses de prestations à la population ! La baisse d’impôts qui a été acceptée ce dimanche ne fera que creuser encore les déficits, au détriment du filet social qui protège les plus précaires.
Avec cette modification de la LIPP, les personnes qui ont des bas revenus ne gagneront rien du tout, les moyens revenus vont économiser un peu, et les personnes qui ont des gros revenus vont économiser beaucoup. Les 2,5 % les plus riches ramassent un tiers de la baisse fiscale. Et qui dit diminution d’impôt dit diminution des ressources de l’État. La perte pour les finances publiques sera d’environ 326 millions de francs pour le canton. 326 millions, cela représente le salaire de 2390 infirmiers-ères du canton, ou encore des subsides d’assurance-maladie pour 150’000 personnes.
La conséquence certaine de cette votation est que plusieurs communes augmenteront leurs impôts, y compris pour les entreprises. Ce qui sera gagné par les plus riches contribuables au plan cantonal sera perdu par toutes et tous sur le plan communal, en particulier par les PME tant vantées par les discours de la droite. L’effet boomerang ne se révélera que plus violent pour la grande majorité de la population.
À l’avenir, la Plateforme pour la justice fiscale, représentant un large spectre de partis, syndicats et associations à Genève, continuera plus que jamais de s’opposer résolument à de nouvelles fragilisations des recettes publiques au profit des plus riches contribuables.