Scandale chez Ventilogaine : 15 travailleurs abandonnés par Ana Roch
- Vente des machines, licenciement et abandon des travailleurs au frais du contribuable par Mme Ana Roch, patronne de Ventilogaine SA.
- Révélations sur les pratiques de gestion de Mme Roch et leurs conséquences pour 15 salariés licenciés sans salaire depuis deux mois ni plan social.
- •Débat sur l’accès privilégié aux décideurs et le contraste avec la situation des travailleurs abandonnés.
Des travailleurs exemplaires abandonnés du jour au lendemain
Ces 12 salariés, dont l’un comptant 30 ans de service à quelques mois de la pré-retraite qui maintenant est en danger, ont été sommés de quitter le site de production le 15 novembre dernier. Depuis, ils n’ont perçu aucun salaire et n’ont pas accès au chômage, car ils sont toujours sous délai de congé. Un autre employé, père de famille avec 10 ans d’ancienneté, a dû demander l’aide de l’Hospice Général pour subvenir à ses besoins.
Mme Roch a justifié cette situation en affirmant que l’État prendrait en charge leurs salaires et le délai de congé via les indemnités en cas d’insolvabilité. Or c’est faux. Ces indemnités ne couvrent que 80 % des quatre derniers mois réellement travaillés et seulement en cas de faillite avéré. Les travailleurs restent aujourd’hui abandonnés car il n’y a ni faillite, ni ces indemnités payeront le délai de congé non-travaillé, période pendant laquelle les travailleurs ne peuvent pas non plus accéder au chômage !
Des machines sauvées, des vies brisées.
Mme Roch a confirmé avoir vendu les machines de production de Ventilogaine à l’entreprise Vinna Sàrl pour régler des cotisations sociales en retard. Or, après avoir appelé la caisse AVS, l’assurance APG et le deuxième pilier de certains des travailleurs, les cotisations restent impayés… où est donc passé l’argent de la vente ?
Mme Roch prétend expliquer à ses travailleurs qu’elle n’a pas perçu de salaire de Ventilogaine depuis plusieurs mois. Or, contrairement à ses employés, elle dispose d'autres entreprises dans le secteur de la viande, de la boucherie, d’après les informations consultables dans le registre du commerce, ce qui lui permettra sans doute passer des vacances de Nöel en famille bien plus facilement que les 15 travailleurs qu’elle a laissés sur le carreau.
Des rendez-vous exclusifs pour Mme Roch, et les travailleurs ?
Unia dénonce que Mme Ana Roch, grâce à ses contacts supposés en tant que députée, a obtenu des rendez-vous directs avec le directeur du chômage et une conseillère d’État la semaine dernière. De quoi ont-ils parlé ? Les travailleurs, eux, n’ont ni accès privilégié ni réponses à leurs questions : peuvent-ils aussi obtenir des conseils sur la marche à suivre, ou doivent-ils continuer à attendre en silence ?
Unia rappelle qu’une liste de 14 mesures pour lutter contre les abus patronaux a été soumise à la conseillère d’État. Nous exigeons que les droits des travailleurs abandonnés soient discutés avec la même urgence.
Lien vers la liste des 14 mesures :
Les syndicats genevois exigent de réelles mesures contre les patrons fraudeurs.
Unia exige des mesures immédiates
- Face à cette situation inacceptable, UNIA demande à Mme Roch de
- Régulariser immédiatement les salaires d’octobre et de novembre.
- Mettre en place un plan social pour accompagner les travailleurs abandonnés.
- Fournir des explications transparentes sur les dettes évoquées et les choix qui ont conduit à cette crise.
Un appel à la justice sociale
Mme Roch, en tant qu’employeuse, porte la responsabilité de garantir des conditions justes et dignes à ses salariés, quelles que soient les difficultés financières de l’entreprise. Son rôle de dirigeante ne peut se limiter à des décisions comptables ; il implique une gestion humaine et responsable.
Unia reste mobilisé pour défendre les droits des travailleurs abandonnés dans cette affaire et continuera à demander des réponses et des solutions concrètes.