C'est donc cela, la magie de Noël ?

Patrons irresponsables: après Ana Roch, Cyril Aellen laisse 15 travailleurs sur le carreau à quelques jours de Noël

Unia dénonce une nouvelle faillite précipitée, celle de Colonne Art, entreprise de remplacement de colonnes sanitaires, qui met 15 travailleurs en très mauvaise posture, sans salaire, sans consultation, sans plan social et sans paiement des charges sociales.

Après l’affaire Ventilogaine la semaine passée, lors de laquelle Ana Roch mobilisait des hauts cadres de l’Office cantonal de l'emploi (OCE) pour régler son dossier, c’est au tour de Cyril Aellen, député PLR, d’user de sa notoriété. En effet, M. Aellen est annoncé comme administrateur de Colonne Art au registre du commerce. Mais est-il réellement le patron? A qui profite cette liquidation?

Ce cas illustre à nouveau une réalité révoltante: des travailleurs laissés pour compte, sans salaire ni avenir, au profit d’une gestion qui privilégie les intérêts des patrons. Ce ne serait plus un secret pour personne: les faillites sans consultation, sans plan social, ni responsabilité sociale seraient devenues une pratique normalisée, un outil cynique pour se débarrasser des salarié-e-s en toute impunité.

Une faillite express et des familles brisées

En seulement deux semaines, Cyril Aellen a obtenu le traitement de la faillite de Colonne Art. Une rapidité surprenante, alors que les travailleurs-euses doivent attendre des mois pour voir leurs droits respectés. Pendant ce temps, quinze familles restent sans salaire au mois de novembre, sans ressources et ni explications.

Ces employés, jetés à la rue à quelques semaines de Noël, n’ont eu droit ni à une consultation préalable, ni à un plan social, alors même que Colonne Art ferait partie d’un holding d’entreprises dans le domaine de l’immobilier et du bâtiment. Ce groupe devrait donc pouvoir sans aucun doute trouver des solutions pour éviter cette situation dramatique. Mais, comme souvent, ce sont les travailleurs-euses qui paient des pots cassés.

Quand les patrons obtiennent un traitement de faveur

Après la faillite de Ventilogaine, pour laquelle Ana Roch a bénéficié du soutien de six hauts cadres de l’OCE mobilisés sur son dossier, c’est maintenant Cyril Aellen qui profiterait d’un traitement accéléré pour liquider Colonne Art. Pendant ce temps, les travailleurs doivent faire face à des grandes difficultés pour obtenir gain de cause. Cette disparité de traitement soulève des questions quant aux responsabilités des patrons envers leurs employé-e-s.

Une responsabilité sociale piétinée

Prendre ses responsabilités, c’est répondre de ses actes envers ses collaborateurs-trices. Mais que font Ana Roch et Cyril Aellen? Ils ne prennent leurs responsabilités ni face à leurs employé-e-s, ni face à la société. Ils ont choisi de prononcer la faillite, de laisser les travailleurs sans activité (alors qu’ils devraient obtenir des indemnités en cas de faillite), et de protéger leurs intérêts au détriment des personnes qui ont fait vivre Ventilogaine et Colonne Art pendant des années. Cette faillite n’est pas seulement une faillite financière. C’est une faillite humaine et morale. L’Etat doit agir.

Un cas emblématique des abus dénoncés par les syndicats

La faillite de Colonne Art s’inscrit dans une série de pratiques abusives régulièrement dénoncées par les syndicats genevois. Parmi les 14 points soumis aux autorités pour lutter contre les patrons fraudeurs, plusieurs trouvent ici une résonance inquiétante:

  • Absence de consultation et de plan social: violation flagrante des droits des travailleurs-euses, qui aggrave leur précarité,
  • Faillites suspectes dans des groupes multi-entreprises: l’entreprise de M. Cyril Aellen ferait partie d’un holding. Par conséquent, il devrait pouvoir mobiliser les ressources des autres entités pour éviter de sacrifier quinze travailleurs,
  • Précipitation des procédures au détriment des employé-e-s: des faillites traitées à une vitesse record pour les employeurs-euses, alors que les travailleurs-euses doivent attendre des mois pour voir leurs droits reconnus.

Les syndicats genevois ont énoncé quatorze mesures pour en finir avec ces pratiques scandaleuses et ont proposé un pacte social, sous l’égide des responsables politiques, du patronat et des syndicats. Mais pour l’instant, ces propositions restent lettre morte.

Or, les politicien-ne-s semblent appliquer les mêmes méthodes que les patrons incorrects utilisent, dénoncées par les syndicats. Il est donc logique que les propositions syndicales, et particulièrement le pacte social, restent lettre morte.

Et si les politicien-ne-s cessaient de soutenir ce type de pratiques et passaient à l’action?

Lien vers les 14 points des syndicats genevois: Les syndicats genevois exigent de réelles mesures contre les patrons fraudeurs.