Travailleurs ou bêtes de somme ? Il est temps que les employeurs et maîtres d’œuvre prennent leurs responsabilités !

Le syndicat Unia a mené une action le 18 février pour que cette problématique soit reconnue et que tous les chantiers soient pourvus de dispositifs mécaniques de portage.

Sur un chantier de la Route des Jeunes où l’Etat de Genève est maître d’œuvre, les travailleurs doivent monter le matériel sans aide mécanique jusqu'au 5e  étage, malgré le fait que les ordonnances fédérales sur la loi du travail soient très claires à ce sujet. 

Ni la sécurité, ni la santé des travailleurs ne sont prises en compte sur ce chantier. Le syndicat Unia a mené une action le 18 février pour que cette problématique soit reconnue et que tous les chantiers soient pourvus de dispositifs mécaniques.

Selon l’Ordonnance 3 (loi sur le travail, OLT 3, Section 4, Charges, Art. 25) : 

  1. « L’employeur prend les mesures d’organisation appropriées et met à disposition les équipements adéquats, notamment les dispositifs mécaniques, pour éviter que les travailleurs ne doivent déplacer des charges manuellement.
  2. Lorsque le déplacement de charges ne peut être effectué que manuellement, des moyens appropriés doivent être mis à disposition pour le levage, le port et le déplacement des charges lourdes ou encombrantes en vue de permettre une manipulation qui soit sûre et qui préserve la santé. »

Les entreprises doivent donc installer des monte-charges ou d’autres instruments de levage, pour éviter que les travailleurs ne portent des charges lourdes, ce qui détruit leur santé.

Si ce n’est pas le cas, les risques associés à des ports de charges lourdes, sont, entre autres : entorses, foulures musculaires, blessures musculaires, lésions des ligaments, des disques intervertébraux et d'autres structures dorsales, lésions des tissus mous (nerfs, ligaments, tendons des poignets, des bras, des épaules, du cou ou des jambes), hernies abdominales, douleurs chroniques.

Cependant, sur le chantier précité, les entreprises semblent préférer économiser sur l'installation d’équipements mécaniques, ce qui met la santé des travailleurs en danger, puisqu’ils doivent monter manuellement du matériel jusqu’au 5e étage.

L'État de Genève, en tant que maître d’œuvre de ce chantier, devrait imposer aux entreprises l'installation de ces outils mécaniques. Mais l'État préfère fermer les yeux sans assumer sa responsabilité.

Unia a donc demandé à l’Etat de Genève de faire pression afin que sous 24 heures des dispositifs mécaniques adéquats soient mis en place sur ce chantier. Si cela n’était pas fait, Unia continuera à faire valoir les droits des travailleurs pour des conditions de travail qui protègent leur santé, comme la loi le demande.

D’autant que ce chantier n’est pas le seul à manquer de matériel nécessaire à la protection de la santé des ouvriers, ainsi, plus largement, le syndicat Unia constate une dégradation des mesures d’hygiène et de sécurité sur les chantiers et les dénonce régulièrement.

Unia a donc lancé ce 18 février, par une action symbolique de cadenassage des palettes de carrelage sur ce chantier, une campagne sur tout le canton de Genève. Cette dernière a pour but de dénoncer et de mener des actions sur les chantiers qui ne disposent pas d’outils mécaniques de levage du matériel. Le syndicat rappelle qu’un accident peut arriver à tout moment. Il fait de la sécurité et de la santé des travailleurs ses priorités qui devraient être aussi celles de tout employeur et maître d’œuvre responsable !