Renouvellement de la CN 2025, remake de 2022 : flexibilité et précarité VS améliorations sociales et salariales
En 2025, une nouvelle convention nationale du secteur principal de la construction sera négociée. Comme à chaque renouvellement d’une des CCT les plus importantes du pays, la société suisse des entrepreneurs (SSE) tentera par tous les moyens de la vider de sa substance, sous prétexte de pouvoir bénéficier d’un outil moderne. Rappelons-nous il y a 3 ans leur propagande scandaleuse, visant à faire croire que les maçons préféraient les longues vacances d'hiver – pour aller skier ! – à celles estivales.
Cette année, la SSE ne déroge pas à la règle. Dans un communiqué de presse daté du 11 avril, elle annonce clairement la couleur : « les entrepreneurs et entrepreneuses s’engageront en faveur d’une CN compréhensible et allégée, qui forme la base du monde du travail moderne. Pour ce faire, les employeur/euses d’une part, et les employé/es de l’autre doivent disposer d’une grande marge de manœuvre afin de trouver des solutions individuelles dans l’aménagement des rapports de travail, qu’il s’agisse de la durée annuelle du travail, de la réglementation sur les heures supplémentaires ou de solutions individuelles pour le temps de travail. »
Le patronat sert une soupe réchauffée aux maçons au goût amer d’un nouvel affront
Accélération des cadences et des rythmes de travail, suppression des calendriers, élimination des durées maximales de travail et des annonces pour le travail du samedi généralisant ce dernier, journée interminable dans le froid, sous la pluie ou sous un soleil de plomb… Voilà la soupe réchauffée qu’entend servir une nouvelle fois le patronat aux maçons et à l’opinion publique.
Il s’agit d’un nouvel affront fait à leurs employés, dont plusieurs milliers d’entre eux tombent déjà chaque année sur les chantiers, victimes d’accident, de maladie ou tout simplement de la grande pénibilité de leur activité.
En réponse, à l’occasion d’une conférence de presse, les syndicats SIT et Unia ont tenu à exposer et dénoncer la situation réelle que vivent les travailleurs de la construction, lesquels deviennent, au fil des années, de plus en plus corvéables à merci.
Il est inacceptable que les employeurs continuent à traiter les travailleurs de la sorte, avec comme maitre mot la flexibilité : des contrats de travail flexibles, des horaires flexibles, des délais flexibles, des salaires flexibles…
La conférence de presse s’est donc tenue sur un chantier révélateur des dérives et des abus que connait le secteur de la construction en termes de flexibilité et de précarité.
En effet, la moitié des travailleurs est au bénéfice de contrat de travail temporaire, statut parmi les plus flexibles et précaires qu’il soit. Sachant qu'ils sont engagés par une entreprise importante de la SSE-Genève (Belloni SA), comment donner du crédit à ces employeurs qui, devant les médias et par la voix de leur représentant, dénoncent une décision récente du Tribunal fédéral s’opposant à la limitation du travail temporaire et dans les faits abusent de cette main d’œuvre fragilisée ?