Grève dans la construction des 3 et 4 novembre

Fake news de la SSE relayées par certaines entreprises

Ces derniers jours, vous avez été nombreux à nous transmettre des copies de courriers que vos entreprises vous ont fait parvenir au sujet des journées de mobilisation des 3 et 4 novembre prochains. Toutes ces lettres ont comme base commune un courrier rédigé par la Société suisse des entrepreneurs (SSE), visant à délégitimer notre mouvement, et contenant un certain nombre d’inexactitudes sur lesquelles nous souhaitons apporter quelques précisions ici.

FAKE NEWS 1 : séances de négociation prévues les 6 et 7 novembre prochains 

Aucune séance de négociation n’est prévue les 6 et 7 novembre prochains, ce n’est pas juste ! Malgré les propositions d’Unia d’adopter des dates de négociations supplémentaires dès le début de l’année, la SSE a catégoriquement refusé de prolonger les négociations au-delà du 28 octobre, date de la dernière séance agendée à ce jour. En refusant d’agender de nouvelles séances, la SSE a créé elle-même cette situation regrettable. Les 6 et 7 novembre auront lieu des assemblées des délégués de la SSE pour valider un éventuel accord. Mais si le 28 octobre, dernière date de négociation il n’y a pas d’accord, la SSE ne pourra rien valider. Cette communication erronée est uniquement une stratégie pour semer le doute et nous démobiliser. La seule réponse que nous devons avoir c’est « Tous Ensemble » à la grève des 3 et 4 novembre prochains !

FAKE NEWS 2 : contrairement aux syndicats, les entrepreneurs s’engagent pour le dialogue social

Ne soyez pas dupes ! Pourquoi les entrepreneurs ne communiquent-ils JAMAIS les revendications qu’ils ont posées sur la table depuis le début des négociations ? Parce qu’ils considèrent que cela ne vous concerne pas ? Parce qu’ils ont honte ? Ou peut-être parce qu’ils n’ont pas bien compris les enjeux ?

Augmentation de la flexibilité à 250 heures supp et 150 heures en moins par année, possibilité de travailler 50h par semaine, pouvoir licencier les ouvriers en maladie ou accident (avec le danger de priver beaucoup de travailleurs de la retraite à 60 ans), raccourcissement du délai de congé pour les plus de 55 ans… « s’engager pour le dialogue social », ce n’est pas mettre des revendications inacceptables sur la table ! Les entrepreneurs feraient mieux de prendre leurs responsabilités, et ramener la SSE à la raison !

FAKE NEWS 3 : illégalité des mobilisations des 3 et 4 novembre prochains

C’est faux ! Notre mouvement est tout à fait légal, car nous ne pouvons que constater l’échec des négociations et que la paix sociale est menacée par le vide conventionnel planant sur la branche si aucun accord n’est trouvé d’ici la fin de l’année. Les deux journées de mobilisation à venir constituent une réponse proportionnée aux attaques de la SSE, et sont soutenues par Unia. En d’autres termes, toutes les conditions posées par l’art. 28 al. 3 de la Constitution suisse établissant dans quelles conditions une grève est licite sont réunis.

Rappelons aussi quelques faits

  • Décision démocratique des mobilisations des 3 et 4 novembre prochains

En premier lieu, il est important de rappeler que la décision d’arrêter le travail durant deux jours a été prise par les travailleurs de la construction. En effet, les bulletins de vote ont été dépouillés lors d’une assemblée générale qui s’est déroulée le 26 septembre dernier. Le résultat est sans appel : 94 % des travailleurs qui se sont exprimés ont voté la grève les 3 et 4 novembre prochain.

  • La SSE torpille la branche

Avec leurs revendications inacceptables, les entrepreneurs non seulement font tout pour faire échouer les négociations, mais en plus ils scient la branche sur laquelle ils sont assis ! En effet, dans un contexte de pénurie de main d’œuvre tel que nous le traversons, de telles péjorations de nos conditions de travail nuisent à l’attractivité de nos métiers ! Qui a envie de travailler 50 heures par semaine par tous les temps ?

  • La SSE menace la paix sociale

Dans un tel climat, comment ne pas s’inquiéter du vide conventionnel qui menace à la fin de l’année, étant donné l’échec des négociations jusqu’à présent ? Votre lutte est non seulement juste, mais elle est surtout nécessaire pour préserver votre convention collective qui concerne y compris les travailleurs genevois, protéger vos métiers de la concurrence déloyale et des risques de dumping.

  • Menaces abusives de licenciements par les patrons

Quant aux menaces à peine voilées contenues dans certains des courriers que vous avez reçus, nous tenons ici fermement à affirmer qu’Unia n’hésitera pas à considérer tous licenciements suite aux journées d’action des 3 et 4 novembre comme illégaux, et défendra ses membres devant les instances compétentes au besoin. La jurisprudence en la matière suggère que de telles menaces violent la liberté d’association et les droits fondamentaux garantis par la Constitution, et l’on pourrait à la limite parler de contrainte exercée à votre encontre.

  • Nous restons ouverts à trouver un accord

Cela étant, nous tenons à réitérer notre disponibilité et notre volonté ferme de trouver une solution viable pour le renouvellement de la CN, mais sans augmentation de la flexibilité, et avec une hausse de salaire qui corresponde à la valeur du travail que nous fournissons, et qui couvre la hausse du coût de la vie que nous subissons. C’est ça, s’engager pour le dialogue social.

Tous mobilisés les 3-4 novembre prochains !

La CN expire à la fin de l’année et aucun résultat n’est en vue dans les négociations

14 octobre : échec des négociations !

Lors du 4ème round de négociations de la Convention National, la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE) persiste dans sa ligne dure : elle veut démanteler notre CCT, attaquer nos droits et casser les conditions de travail conquises de haute lutte. La SSE maintient ses revendications et bloque les discussions...

Revendications de la SSE

  • Suppression du calendrier des horaires de travail: travail sur appel, impossible de planifier une vie de famille.
  • Travailler jusqu'à 50 heures par semaine.
  • 250 heures supplémentaire et jusqu'à 150 heures en moins.
  • Suppression du passage automatique de la classe C à la classe B.
  • Plus d'augmentations générales des salaires effectifs.
  • Travailler du lundi au samedi sans supplément de salaire le samedi. 
  • Fin de la protection contre les licenciements en cas de maladie ou d’accident.
  • Licenciement accéléré des travailleurs de plus de 55 ans.

TOUS EN GREVE!!!!

Ensemble, défendons notre convention et notre dignité!

Faisons entendre notre voix, montrons que sans nous, aucun chantier n’avance!

José Sebastiao, responsable des secteurs de la construction et artisanat, Unia Genève, +41 79 717 11 98, jose.sebastiao@unia.ch