Pression croissante sur le personnel de Migros Genève

Les employés de Migros Genève voient leurs conditions de travail se dégrader année après année. Le syndicat Unia réclame une politique du personnel et salariale en rapport avec la santé économique de la coopérative genevoise.

En dépit d’un léger ralentissement des affaires, Migros Genève affiche sa bonne santé économique, comme en atteste la publication de son rapport d’activités 2011. Mais le plus grand employeur du canton persiste à réaliser toujours plus d’économies sur le dos de son personnel, notamment en taillant dans les effectifs (3500 personnes, -4,8% depuis 2008).

 

Ses salariés paient le prix fort pour cette gestion: surcharge de travail, flexibilité en hausse, stress, épuisement professionnel et crainte de perdre son emploi. Une situation en complet décalage avec l’image d’entreprise «socialement responsable» que Migros se plaît à mettre en avant.

 

Entre 2010 et 2011, ce sont au total 127 postes de travail qui ont été supprimés par la direction de Migros Genève (–3,5%). Dans le seul secteur de la vente, la tendance est encore plus nette: –8,3% lors des trois dernières années. Sur la même période, les remplacements pour les vacances ont pour leur part fondu de plus de 30%. Tout ça pour quoi? Les efforts imposés aux employés ont été «récompensés», en 2012, par une hausse de salaire de 0.5% accordée à titre individuel!

 

Quand l’entreprise prétend que la diminution des effectifs est opérée «en exact parallèle de la diminution des volumes vendus», selon son communiqué du 11 janvier 2012, elle tord la réalité. Le nombre de clients servis par collaborateur a grimpé de 3,6% en quatre ans, ce qui traduit une augmentation de la masse de travail pour ces derniers. Chiffre corroboré par l’augmentation de la surface de vente par collaborateur (+6%) et par le maintien du chiffre d’affaires par employé, malgré les baisses de prix consenties (–4% rien qu’en 2011).

 

Migros Genève a assurément les moyens de mener une autre politique du personnel. De 2008 à 2011, la coopérative genevoise a engrangé 28,7 millions de francs de bénéfices. L’an passé, elle n’a pas hésité à investir 75 millions pour la rénovation des magasins et de la logistique. Pour mémoire, un poste de travail à plein-temps chez Migros coûte quelque 60'000 francs par an. Ce qui signifie, par exemple, que seuls 10% de ces investissements auraient suffi à maintenir les postes biffés en 2011!

 

Le syndicat Unia exige des mesures concrètes pour mettre fin à la détérioration constante des conditions de travail, soit une adaptation à la hausse des effectifs et une reconnaissance du travail accompli sous forme de réelles augmentations salariales.

 

Unia Région Genève

Pour contact: Joël Varone et Olivier Chavaz, secrétaires syndicaux

(022 949 12 00)