Pilotes payés 2000 francs par mois à Genève

Un cas impressionnant de dumping salarial a été rendu public ce matin par Unia à l'Aéroport international de Genève. Payés 2000 francs par mois, les pilotes et assistants de vol de la société d'aviation privée Sonnig SA ont dénoncé leurs conditions de travail. Ils se battent aussi contre le licenciement collectif prononcé suite à l'intervention d'Unia auprès de leur employeur. L'Aéroport international de Genève a été interpellé pour mettre un terme à ces salaires scandaleusement bas dans une branche où la sécurité de chacun doit être garantie. En attendant une résolution du conflit, les employés lésés appellent de leurs vœux l'introduction d'un salaire minimum pour tous le 18 mai prochain.

Les pressions sur les salaires ont beaucoup augmenté au sein de l'Aéroport de Genève. Sans contrôles et sans salaires minimums, l'aviation civile, soumise à une concurrence féroce, est devenue une branche particulièrement touchée par le phénomène du dumping salarial. Le dernier cas, dénoncé ce matin par le syndicat Unia, concerne la société Sonnig SA qui a pratiqué pendant plusieurs années, et avec plusieurs travailleurs, des salaires scandaleux de 2000 francs bruts pour un emploi à plein temps. Cette société d'aviation privée offre ses services à sa clientèle genevoise et internationale qui n'imagine pas à quelles conditions le personnel est obligé de travailler : bas salaires, toujours plus d'heures supplémentaires, pauses de plus en plus rares, vacances jamais prises, jours de repos non octroyés. Cela laisse songeur sur le respect de conditions de sécurité dans un domaine aussi sensible.

 

Après la dénonciation d'Unia, l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) et l'Office cantonal genevois de l'inspection et des relations de travail (OCIRT) se sont intéressés au cas. Pour toute réponse, la société Sonnig SA a congédié l'ensemble du personnel en refusant de négocier les conditions de ce licenciement collectif. Le personnel a donc décidé aujourd'hui de rendre publics ces salaires indignes et d'entamer une négociation pour que les dispositions légales en matière de consultation sur les licenciements collectifs soient respectés. Sous pression, la société Sonnig SA a informé le syndicat qu'elle est prête à une éventuelle rencontre pour chercher des solutions.

 

Les salariés et Unia vont solliciter un entretien avec M. Maudet, magistrat en charge du dossier, afin que le Conseil d'Etat genevois mette un terme à la concurrence sauvage qui règne à l'Aéroport de Genève. Les salariés et Unia ont rappelé que l'introduction d'un salaire minimum de 4000 francs par mois, soit 22 francs de l'heure le 18 mai prochain constitue un moyen très efficace pour empêcher de tels scandales : les employeurs qui paient des salaires décents n'auront plus à craindre la concurrence déloyale et les salariés seront protégés contre les abus.

 

Pour plus d'informations:

Umberto Bandiera, Responsable Transports Unia Genève

 

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