Chantiers dignes : les travailleurs d’un sous-traitant du sous-traitant ont leur réfectoire au milieu du chantier et quelques clous pour suspendre leurs vêtements

Les secrétaires d’Unia n’en croyaient pas à leurs yeux hier lors de la visite d’un chantier quand ils ont constaté que la table à manger se trouvait au milieu des travaux et les vêtements suspendus à des clous, et ce alors que plusieurs corps de métier y œuvraient.

On pourrait penser qu’il s’agit d’un petit chantier, voire d’une petite rénovation de quelques semaines, mais ça se passe sur un énorme chantier au Grand-Saconnex géré par une des plus grandes entreprises générales de Suisse.

Le Règlement sur les chantiers genevois (Rchant) stipule que l’entreprise mette à disposition un réfectoire chauffé et nettoyé, et, en raison des mesures Covid, du désinfectant. Le vestiaire doit également être chauffé et nettoyé. Or les travailleurs mangent au milieu de la poussière, sans aucune disposition sanitaire.

L’entreprise générale qui gère le chantier doit exiger des sociétés participantes le respect strict des mesures. Il est impossible que la direction de chantier ne soit pas au courant de la situation, mais sans doute que les délais priment sur les conditions de travail.

En effet ces ouvriers travaillent pour un sous-traitant de sous-traitant de l’entreprise générale. Malheureusement, l’expérience nous montre que dans les cas de sous-traitance en cascade, les entreprises générales sont souvent peu vigilantes et peu intéressées aux conditions de travail en bout de chaîne. Seuls les délais les intéressent !

Depuis des années le syndicat Unia dénonce la sous-traitance en cascade. Car au final ce sont les travailleurs qui trinquent. Pour en terminer avec ce fléau, Unia demande l’internalisation de certaines tâches qui ont été externalisées, comme par exemple le ferraillage ou le coffrage.

Les acteurs de la construction ne peuvent plus fuir leurs responsabilités sociales, mais doivent au contraire plus que jamais contribuer à la mise en place de chantiers dignes et au respect de la CCT qui doivent primer sur la précarité et les délais.

Unia a fixé un délai de 24 heures à l’entreprise générale afin qu’elle installe un réfectoire et des vestiaires propres et mette à disposition du désinfectant. Passée cette échéance, le syndicat agira en conséquence. 

Quant à la sous-traitance, Unia a demandé un rendez-vous avec la direction pour discuter du problème et proposera un accord pour limiter cette pratique à un seul degré.

Le 30 octobre les travailleurs du bâtiment manifesteront pour la revalorisation des salaires et de meilleures conditions d’emploi et plus de dignité.

Le 30 octobre toutes et tous sur le pont !

Renseignements :

Jose Sebastiao, secrétaire syndical