Lancement de la campagne : NON à la dégradation des conditions de travail des vendeuses et des vendeurs

- Non à la dégradation des conditions de travail dans la vente !

La modification de la loi constitue une attaque directe aux conditions de travail du personnel de la vente, d’une part en contournant l’obligation de négociation avec les représentant-e-s des salarié-e-s et d’autre part en allongeant l’horaire de travail du samedi d’une heure. La modification de la loi ne propose pas des ouvertures dominicales aux clients (ces dernières sont déjà possibles) mais introduit la fin de l’obligation pour les employeurs de négocier une convention collective de travail pour réaliser ces ouvertures le dimanche.

- Non à une déréglementation des horaires avec l’allongement des horaires du samedi jusqu’à 19h sans contrepartie pour le personnel de vente

A l’heure actuelle, les magasins ouvrent déjà plus de 67 heures par semaine. Si la loi interdit de travailler plus de 50 heures par semaine, elle ne prévoit en revanche rien sur l’aménagement des horaires. Sans horaires ni jours de congé fixes, l’organisation de vie des vendeuses et des vendeurs est donc un casse-tête, particulièrement lorsque se rajoutent des charges familiales. Les femmes constituent 60% du personnel de vente, avec des salaires bas et de nombreux temps partiels. Ouvrir le samedi jusqu’à 19h, c’est augmenter le nombre de personnes contraintes de travailler le week-end, supprimer un repas du soir en famille le samedi pour plus de 15'000 personnes, et rendre toujours plus difficile la conciliation vie privée et vie professionnelle.

C’est pour cette raison qu’une convention collective de travail (CCT) est si importante pour les salarié-e-s. C’est par exemple dans une CCT que l’on peut prévoir des horaires aménagés, un certain nombre de week-ends libres dans l’année, une limitation de la durée de la journée de travail, des plannings fournis 3 semaines à l’avance, etc.

- Le travail du dimanche doit faire l’objet de compensations négociées avec le personnel !

Pour ouvrir les commerces le dimanche, pas besoin d’une nouvelle loi : avec le dispositif actuel il suffirait aux patrons de garantir des conditions de travail correctes au personnel de vente. Pour rappel, le 27 novembre 2016, la population a accepté le contre-projet à l’initiative Touche pas à mes dimanches. Ce texte constitue un compromis permettant l’ouverture de trois dimanches par année, en plus du 31 décembre, pour autant que des conditions de travail dignes pour tout le personnel de vente soient garanties par une convention collective de travail. Or, en 2018, les patrons ont fait passer la rampe à un projet de loi expérimental abolissant l’obligation de négociation des conditions de travail. Deux ans plus tard, le constat est sans équivoque : aucun n’emploi n’a été créé, la base volontaire du travail dominical n’a fait l’objet d’aucun contrôle et les commerçants sont encore moins nombreux à vouloir négocier une convention collective de travail offrant des protections mêmes minimales pour le personnel. En plus de chercher à pérenniser la précarisation des conditions de travail dans le secteur de la vente, les commerçants poussent le bouchon encore plus loin en tentant d’élargir les horaires d’ouverture des samedis. Si les géants du commerce alimentaire ont massivement profité de la crise, l’emploi n’a pas bénéficié du même élan. Les employeurs ne cessent de diminuer leurs effectifs tout en augmentant la charge de travail du personnel.

- Non à une loi qui ne crée pas d’emploi

Selon les tenants de la loi, pouvoir ouvrir les dimanches sans qu’une convention collective de travail existe permettrait de créer de l’emploi. Or, l’expérience des deux dernières années a prouvé le contraire. La création d'emploi induite par l’extension des horaires d’ouverture sans protection des salarié-e-s est un leurre qui se traduit par des horaires fractionnés sur la semaine pour le personnel déjà employé. Le personnel de livraison, de nettoyage, de sécurité et des transports fera aussi les frais de cette extension.

- Non à la destruction des petits commerces au profit des gros

Les propriétaires de petits commerces peuvent déjà ouvrir en dehors des horaires définis dans la loi, à condition qu’ils n’occupent pas de personnel. Cette disposition est un avantage certain pour les petites entreprises dans la lutte acharnée pour survivre face aux grosses enseignes. En permettant d’étendre les horaires d’ouverture des autres magasins, la destruction des petits commerces va s’accélérer significativement. De la même manière, l’extension des ouvertures des commerces ne permet pas de rapatrier la clientèle qui fait aujourd’hui ses achats en France, ou sur internet, car ce tourisme de consommation est dicté par la différence de prix.

Nous avons applaudi le personnel de la vente l’année dernière lorsque ces salarié-e-s étaient au front, c’est le moment de défendre leurs conditions de travail et de nous montrer solidaires ! Votons NON le 28 novembre prochain !

Pour contact :

Pablo Guscetti, secrétaire syndical Unia, pablo.guscetti[at]unia.ch  tél. 079 810 66 02