Communiqué de presse du Comité unitaire : Augmentons les rentes pas l’âge de la retraite

OUI à la 13e rente AVS


Aujourd’hui, un comité unitaire large, composé d’organisations de la société civile, des syndicats et des partis de gauche ont lancé la campagne pour défendre les retraites des genevois·es. Alors que le coût de la vie augmente sans cesse et que de plus en plus de retraité·es sont en situation de pauvreté, le comité appelle la population à se mobiliser le 3 mars pour défendre ses retraites. Il invite les votant·es à accepter l’initiative pour une 13e rente AVS et à refuser celle qui repousse l’âge de la retraite à 66 ans et plus.


UNE 13e RENTE POUR MIEUX AFFRONTER LA CHERTÉ DU COÛT DE LA VIE


« 15,9% des retraité·es genevois·es sont en situation de pauvreté alors que de nombreux autres notamment d’origine étrangère sont obligé·es de quitter la Suisse pour vivre » dénonce René-Simon Meyer, représentant de l’AVIVO Genève. L’AVS, 1er pilier du système de prévoyance vieillesse, repose sur le principe de la répartition et doit être renforcée car elle ne suffit pas pour vivre. « Pour la moitié des retraité·es, les rentes AVS et 2e pilier sont inférieures aux minima sociaux », explique Jocelyne Haller. L’initiative pour une 13e rente compenserait à peine la hausse constante du coût de la vie depuis 2021 qui équivaut à la perte d’un mois de rente. Sergio Prat, retraité, précise : « Je gagne environ CHF1600 de rente par mois et je ne peux pas faire face aux imprévus. Une 13e rente me donnerait un peu d’air car aujourd’hui je me démène tant bien que mal pour m’en sortir ».


LES RETRAITÉ·ES PREMIÈRES VICTIMES DE LA PAUVRETÉ


Cette 13e rente est une nécessité car 50 % des rentier·ères perçoivent moins de CHF 3500 AVS et LPP comprises (CHF 1810 AVS). Toujours moins de retraité·es parviennent à en vivre. Les femmes sont les premières concernées, ainsi que les hommes à bas revenus. Henriette Stebler, retraitée, dénonce le niveau trop faible de sa rente et de celle de beaucoup de femmes : « Nous avons assumé le travail domestique, l’éducation de nos enfants au détriment de nos carrières et nous sommes payées 20 % de moins que les hommes. Voilà pourquoi une 13e rente est nécessaire pour de nombreuses femmes ».
En 2022, 12,52 % des bénéficiaires de rentes AVS avaient besoin de prestations complémentaires de l’Etat pour joindre les deux bouts. Il faut urgemment améliorer la situation de nos retraité·es.

LES FINANCES DE L’AVS SONT STABLES ET POURRONT COUVRIR LE COÛT D’UNE 13e RENTE


L’AVS, stable depuis sa création, présente une saine gestion et génère des excédents. Ainsi contrairement à ce qu’affirment les détracteur·trices de l’initiative, les finances de l’AVS lui permettraient largement de couvrir les coûts de la 13e rente, estimés à 4,1 milliards par année.
PRÉFÉRER LA SOLIDARITÉ DE L’AVS PLUTÔT QUE L’AFFAIRISME DU 2e PILIER
Dans le système du 2e pilier, les cotisations sont non seulement soumises aux aléas des marchés financiers, mais sont également en trop grande partie absorbées par des frais administratifs et les dividendes des actionnaires, alors que les cotisations ne cessent d’augmenter pour des rentes qui diminuent, contrairement à l’AVS dont le taux de cotisation est stable et les frais administratifs faibles. A ce sujet Davide de Fillipo, président de la CGAS, déclare : « Deux éléments sont occultés dans le débat sur le financement des retraites : d’abord la contribution des employeurs, via l’augmentation des salaires et de leurs cotisations, et ensuite la LPP, qui capte chaque année 63 milliards de cotisations tout en constituant le vrai panier percé de la prévoyance, contrairement à l’AVS ».


NON À L’INITIATIVE DES JEUNES PLR POUR REPOUSSER L’ÂGE DE LA RETRAITE À 66 ANS ET PLUS POUR TOUS ET TOUTES : UNE NOUVELLE ATTAQUE CONTRE LES SALARIÉ·ES


L’initiative des jeunes PLR préconise une hausse de l’âge de la retraite pour tous et toutes à 66 ans et son adaptation régulière à l’augmentation de l’espérance de vie, au mépris des conséquences désastreuses sur les rentes et la santé des salarié·es.


REPOUSSER L’ÂGE DE LA RETRAITE, UNE PROPOSITION DE PRIVILÉGIÉ·ES


Qui peut se le permettre, prend déjà sa retraite avant l’heure. Seuls les hauts revenus peuvent s’offrir une retraite anticipée. Les simples employé·es, les caissier·ères ou les coiffeur·euses devront travailler, chômer ou se retrouver à l’aide sociale jusqu’à 66 ans et plus. Hausser l’âge de la retraite revient aussi à retarder l’entrée des jeunes sur le marché du travail.
Retarder l’âge de la retraite est un non-sens absolu compte tenu de la réalité du marché de l’emploi et de la dégradation des conditions de travail de la majorité des travailleur·euses, mais aussi de l’importance des retraité·es dans la garde des enfants. « En 2020, les grands-mères ont gardé des petits enfants, permettant une économie de 5,68 milliards pour les collectivités publiques » précise Thérèse Thévenaz du collectif grève féministe. Cela revient à nier la réalité du travail pénible, qui détruit la santé et fait vieillir prématurément.


PS : Vous trouverez un témoignage en pièce jointe.


Unia, CGAS, SIT syndicat interprofessionnel des travailleur-euse-s, Syndicat des services publics, AVIVO, Ensemble à Gauche : solidaritéS, parti du travail, DAL, collectif grève féministe, Union Populaire, Parti socialiste, Les Vert.e.s, SSM syndicat suisse des mass media, Cartel intersyndical,